En direct
A suivre

Un ancien skipper du Vendée Globe victime d'une attaque d'orques

Ces dernières années, plusieurs dizaines d'incidents semblables impliquant des orques ont été enregistrés dans cette zone près des côtes espagnoles. [Mike Doherty/Unsplash]

Le skipper français Sébastien Destremau et son équipage ont subi les assauts d'une meute d'orques lundi 22 mai, près des côtes espagnoles. Le bateau a été endommagé mais personne n'a été blessé.

Avec deux participations au Vendée Globe, le skipper français Sébastien Destremau n'a rien d'un marin d'eau douce. Pourtant, il avoue lui-même qu'il «n'en menait pas large» lundi 22 mai, lorsqu'une meute d'orques a pris son bateau pour cible au Cap de Trafalgar, dans le sud de l'Espagne. L'incident a duré «55 interminables minutes».

Sur son site, Sébastien Destremau a expliqué qu'au moins huit de ces grands animaux marins ont heurté tour à tour la coque de son bateau, le Lancelot, pendant près d'une heure. «C'était très impressionnant et on avait très peur [...] C'est terrifiant de sentir un bateau de quinze tonnes se faire secouer comme une coquille de noix».

Démuni, l'équipage n'a eu d'autre choix que de suivre la procédure recommandée dans ces cas-là, à savoir mettre l'embarcation à l'arrêt, abaisser les voiles... et attendre. En parallèle, le skipper a prévenu les services de secours qui se sont tenus prêts à intervenir. Sa principale angoisse était de voir l'embarcation couler sous les assauts des orques.

C'était «vraiment violent», a raconté Sébastien Destremau à France 2. Ils s'en prenaient au safran (la partie immergée du gouvernail, ndlr), le prenaient entre leurs dents, le croquaient. Ils secouaient le bateau, le faisaient tourner», alors même que c'est «un gros bateau».

«Aucune agressivité envers l'humain»

Après 55 minutes, les orques se sont finalement éloignées, permettant à l'équipage de reprendre sa route. Une fois remis de ses émotions, l'ancien coureur du Vendée Globe a estimé que le mot «attaque» n'était sans doute pas le bon pour décrire l'attitude de ces géants marins. «Il n'y avait aucune agressivité envers l'humain que nous sommes mais seulement envers le bateau», a-t-il écrit.

Ces dernières années, plusieurs dizaines d'incidents semblables impliquant des orques ont été enregistrés dans cette zone près des côtes espagnoles. Les spécialistes réfutent néanmoins toute volonté agressive de la part de ces mammifères.

«Ils n'ont rien contre les humains, a affirmé François Sarano, biologiste marin. En revanche, les bateaux sont pour eux source d'amusement [...] ou alors il y a eu un véritable incident, un voilier a heurté avec son safran un petit orque et depuis ce jour-là les orques s'en prennent au safran des bateaux».

Contraint de faire un arrêt à Cadix pour vérifier l'état du Lancelot avant de se diriger vers la Bretagne, Sébastien Destremau ne garde pas de rancoeur pour ces orques. Même si cela peut «paraître loufoque», il dit avoir «le sentiment qu'elles cherchaient à nous dire quelque chose».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités