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Guerre en Ukraine : l’ONU alerte sur les actes de torture subis par les prisonniers de guerre

Des actes de torture ont été commis par les armées russe et ukrainienne selon un rapport de lONU Des actes de torture ont été commis par les armées russe et ukrainienne, selon un rapport de l'ONU. [YEVHEN TITOV / AFP]

Après plus de huit mois de guerre en Ukraine, l’ONU a alerté ce mardi sur les actes de torture subis par les prisonniers, aussi bien du côté russe que du côté ukrainien.

Alors que l’Ukraine et la Russie sont toutes les deux signataires de la Convention Genève, qui définit certains critères en matière de traitement des prisonniers de guerre, les deux nations auraient commis des exactions, selon l’Organisation des Nations unies.

Matilda Bogner, à la tête de la Mission d’observation des Droits de l’Homme en Ukraine de l’ONU, a tenu un discours ce mardi depuis Oujhorod, à la frontière entre la Slovaquie et l’Ukraine, dans lequel elle a affirmé que l’organisation avait reçu et analysé des témoignages de prisonniers de guerre, à la fois russe et ukrainiens, faisant état d’actes de torture, pourtant interdits par le droit international. 

La responsable de l’ONU a tout d’abord souligné que si les experts ont pu interroger des prisonniers de guerre russes en Ukraine au cours de leur détention, Kiev ayant donné un accès à l’organisation pour enquêter, les prisonniers ukrainiens détenus en Russie n’ont quant à eux pu être interrogés qu’après leur libération. Au total, l’ONU a pu questionner 175 prisonniers russes détenus en Ukraine, et 159 Ukrainiens après avoir été emprisonnés en Russie, dont 20 femmes.

violences physiques, sexuelles et psychologiques

«La grande majorité des personnes que nous avons interrogées nous ont dit avoir été torturées et maltraitées pendant leur internement», a déclaré Matilda Bogner concernant les Ukrainiens détenus par la Fédération de Russie. Les soldats interrogés ont raconté s’être fait piller leurs effets personnels, avoir été battus, attaqués par des chiens, poignardés, avoir reçu des décharges électriques et autres actes de torture, parfois pour leur soutirer des informations, mais le plus souvent par intimidation. «Nous avons également documenté diverses formes de violence sexuelle, comme le fait de tirer une victime masculine par une corde attachée autour de ses organes génitaux, ou la nudité forcée associée à la menace de viol», a indiqué l’ONU, qui a également reçu des témoignages concernant l’hygiène déplorable des lieux de détention et le manque de nourriture et d’eau.

Selon les informations dont dispose l’organisation, un soldat ukrainien serait mort lors de la «procédure d’admission» dans son lieu de détention, sorte de rituel durant lequel les prisonniers sont battus, torturés et humiliés. «Nous avons reçu des informations sur huit autres décès présumés de ce type survenus en avril 2022 et nous nous efforçons de les corroborer», a précisé Matilda Bogner.

Concernant les prisonniers russes détenus en Ukraine, leurs témoignages sont tout aussi accablants. «Nous avons reçu des allégations crédibles d'exécutions sommaires de personnes hors de combat et plusieurs cas de torture et de mauvais traitements, qui auraient été commis par des membres des forces armées ukrainiennes», a indiqué l’Organisation des Nations unies. Toutefois, à la différence de la Russie, l’Ukraine «a ouvert un certain nombre d'enquêtes criminelles à la suite d'allégations d'abus de prisonniers de guerre par des membres de ses forces armées», selon Matilda Bogner, qui affirme attendre «des progrès dans ces affaires». 

Elle a donc appelé les autorités russes à plus de transparence en la matière. «La Fédération de Russie doit permettre - sur une base régulière - un accès complet, confidentiel et sans entrave aux prisonniers de guerre, en particulier dans leurs lieux d'internement. Je renouvelle notre appel aux autorités russes pour qu'elles le fassent rapidement», a exprimé la responsable onusienne.

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