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Singapour : une femme condamnée à 30 ans de prison pour avoir torturé et tué une domestique

La tortionnaire de 41 ans souffre de troubles obsessionnels compulsifs et de dépression depuis son accouchement. La tortionnaire de 41 ans souffre de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et de dépression depuis son accouchement. [SEAH Kwan Peng / STRAITS TIMES / AFP]

L'un des «pires cas d'homicide volontaire» de sa carrière, selon le juge. Une Singapourienne de 41 ans a été condamnée mardi 22 juin à une peine de trente ans de prison pour avoir torturé, battu, affamé, presque tous les jours pendant des mois, et finalement tué une domestique de 24 ans en 2016.

«Les mots ne peuvent décrire de façon adéquate la cruauté abjecte de la conduite épouvantable de l'accusée», a estimé le juge See Kee Oon, au moment de condamner Gaiyathiri Murugayan à cette longue peine de prison. Cette dernière avait plaidé coupable de 28 chefs d'accusations, dont homicide volontaire.

Les sévices sur la jeune domestique birmane, Piang Ngaih Don, ont démarré quelques mois après son embauche par Gaiyathiri Murugayan et son mari, un policier, survenue en mai 2015, pour s'occuper de leur fille de quatre ans et de leur fils d'un an. Ils se sont poursuivis plusieurs mois, jusqu'à sa mort en juillet 2016.

Les images des caméras de surveillance, installées dans la maison des employeurs un mois avant le décès de la domestique, montrent le traitement atroce qu'elle a subi. Presque tous les jours, souvent plusieurs fois dans la même journée, elle était frappée, piétinée, étranglée, étouffée, giflée ou tirée par les cheveux. Sa patronne l'aurait également brûlée avec un fer à repasser.

Elle pesait 24 kg au moment de sa mort

Mal nourrie, la jeune bonne a perdu 15 kg en 14 mois, et ne pesait plus que 24 kg au moment de sa mort, advenue après des attaques répétées pendant des heures de Gaiyathiri Murugayan et de sa mère. Piang Ngaih Don était également contrainte de laisser la porte ouverte lorsqu'elle prenait sa douche ou allait aux toilettes. Les derniers jours avant son décès, elle était attachée aux grilles d'une fenêtre pendant la nuit et dormait par terre.

Alors que les procureurs avaient réclamé la prison à vie pour la quadragénaire singapourienne, le juge a pris en compte le fait que l'accusée souffrait de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et de dépression depuis son accouchement (appelée dépression post-partum). Il a jugé que ces problèmes psychiatriques avaient affecté son jugement, bien qu'elle fut «consciente de ses actions et déterminée dans sa conduite». Ses avocats avaient demandé une peine de huit à neuf ans de prison.

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