Un décret du gouvernement russe, rendu public vendredi soir, propose la candidature de l'ancien Premier ministre français François Fillon pour siéger au conseil d'administration d'une entreprise publique du secteur pétrolier.
Cette entreprise, la société Zaroubejneft, fondée en 1967, est spécialisée dans le développement et l'exploitation des gisements d'hydrocarbures, notamment à l'étranger, comme en Algérie, en Syrie, au Vietnam, en Inde ou encore à Cuba.
Et la validation par la société de cette candidature, demandée par le Premier ministre russe, Mikhaïl Michoustine, ne devrait être qu'une formalité, puisque son statut d'entreprise publique l'oblige à suivre les recommandations du décret. François Fillon deviendrait ainsi «représentant de la Fédération de Russie» au sein du conseil d'administration.
De grands responsables étrangers souvent sollicités
L'ancien candidat à l'élection présidentielle de 2017 en France, condamné en juin 2020 à cinq ans de prison dont deux ferme dans une retentissante affaire d'emplois fictifs qui avait fait dérailler sa campagne présidentielle en 2017, entrerait dans le groupe russe uniquement en tant que président d'Apteras Sarl, la société de conseil qu'il a fondée en 2017 et qui travaille déjà avec des entreprises françaises implantées en Russie.
Cette pratique de faire appel à d'anciennes personnalités politiques étrangères influentes n'est pas une nouveauté, puisque l'ancienne patronne de la diplomatie autrichienne Karin Kneissl, qui avait dansé une valse avec Vladimir Poutine en 2018, a été nommée en juin au sein du géant pétrolier russe Rosneft, où l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder est déjà présent depuis plusieurs années.