Le monde de l'édition continue de se questionner face au cas Amanda Gorman. La maison barcelonaise Univers avait demandé à un traducteur reconnu, Victor Obiols, de travailler sur une version en catalan d'un texte de la jeune poétesse noire américaine, mais son profil a finalement posé problème.
En effet, l'homme en question a appris par son éditeur qu'il n'était plus «la personne adéquate» pour s'occuper de cette tâche. À l'heure actuelle, l'on ne sait pas si le refus provient des équipes d'Amanda Gorman ou de la maison d'édition elle-même. Ce n'est pas la première fois que ce genre de problématique a lieu avec la poétesse star, puisqu'une controverse est née au Pays-Bas, alors qu'une personne blanche avait été chargée de traduire son oeuvre.
Beaucoup avaient reproché au monde de l'édition de ne pas saisir cette occasion pour mettre en avant la diversité dans le milieu de la littérature. Marieke Lucas Rijneveld, qui avait été choisie, a finalement renoncé à traduire le travail d'Amanda Gorman.
«C’est un sujet très complexe qu’on ne peut pas traiter avec légèreté. Mais si je ne peux pas traduire une poétesse car elle est une femme, jeune, noire, américaine du XXe siècle, alors je ne peux pas non plus traduire Homère, parce que je ne suis pas un Grec du VIIe siècle avant J.-C. ou je ne pourrais pas avoir traduit Shakespeare, parce que je ne suis pas un Anglais du XVe siècle», a expliqué de son côté Victor Obiols.
Amanda Gorman n'a pas officiellement réagi face à ces polémiques autour de ses poèmes. Déjà reconnue aux Etats-Unis, elle est devenue mondialement célèbre grâce à «The Hill We Climb» («La colline que nous grimpons», en français), un texte recité lors de l'inauguration de Joe Biden.