En direct
A suivre

La lumière artificielle néfaste pour les animaux, alertent les scientifiques

La lumière artificielle augmente sa portée et son intensité de 2% par an, selon les chercheurs de l'Université d'Exeter.[Jorge Guerrero / AFP]

Lampadaires, guirlandes lumineuses, néons... La lumière artificielle augmente de 2% par an en portée et en intensité. Un phénomène désastreux pour les animaux, selon les scientifiques de l'Université d'Exeter (Angleterre).

La pollution lumineuse provoque des dérèglements hormonaux chez les animaux, une perturbation du cycle de reproduction, et une vulnérabilité accrue face aux prédateurs. L'article, publié dans la revue Nature Ecology & Evolution, s'appuie sur une centaine d'études de cas. 

Insectes attirés par des ampoules brûlantes

D'abord, certains animaux ne parviennent pas à différencier lumière du jour et lumière artificielle. L'image qui vient spontanément en tête est celle des insectes, attirés par des ampoules brûlantes ou par les phares des véhicules en mouvement. Mais ce sont pas les seuls : «Ce qui ressort, c'est à quel point les effets sont omniprésents», explique Kevin Gaston, un des auteurs de l'étude et professeur de protection de la biodiversité à l'Université d'Exeter. «Les conséquences ont été trouvées partout, chez les microbes, les invertébrés, les animaux et les plantes». 

Outre les insectes, l'étude s'appuie donc aussi sur le cas des tortues de mer, qui errent sur les plages à la recherche de la lumière du jour, alors qu'elles se trouvent en face d'un hôtel éclairé. 

Chant des oiseaux perturbé

L'étude évoque également les perturbations du comportement des animaux nocturnes et diurnes. La lumière artificielle les empêche de séparer le jour de la nuit. Le chant des oiseaux survient donc beaucoup plus tôt le matin, et les rongeurs, qui se nourrissent la nuit, ont une période d'activité bien plus courte. 

Les effets de la pollution lumineuse peuvent parfois être positifs. Par exemple, les plantes peuvent pousser plus rapidement car elles bénéficient de plus de lumière. Mais les chercheurs sont formels : l'effet global de la lumière artificielle est très problématique pour la faune et la flore. 

Repenser l'éclairage

Les auteurs appellent donc à une prise de conscience : «Nous devons commencer à penser à l'éclairage artificiel comme nous pensons aux autres grandes sources du réchauffement climatique», affirme Kevin Gaston.

Plusieurs pistes sont évoquées pour freiner le phénomène. D'abord, limiter l'utilisation des LEDs bon marché. Celles-ci diffusent une lumière blanche, dont le spectre est beaucoup plus étendu que pour d'autres lumières. Elles engendrent donc plus de pollution. 

Ensuite, et c'est le point sur lequel Gaston insiste le plus : changer les mentalités. «Actuellement, nous agissons comme si l'éclairage était quelque chose d'acquis, et nous n'y réfléchissons pas vraiment. Mais nous devons vraiment nous forcer à nous poser la question de quand l'utiliser, où, et comment.»

Retrouvez toute l'actualité Environnement ICI

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités