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Refroidir artificiellement la Terre, une idée de moins en moins absurde

Ce procédé consiste à envoyer dans l'atmosphère des particules pour réfléchir les rayons du Soleil. Ce procédé consiste à envoyer dans l'atmosphère des particules pour réfléchir les rayons du Soleil. [Liane Metzler/Unsplash]

De la science-fiction à la réalité. Une idée folle est étudiée de plus en plus sérieusement par les chercheurs pour combattre les effets du réchauffement climatique : rafraîchir artificiellement la température de la Terre. Une organisation américaine à but non lucratif, SilverLining, a annoncé mercredi le lancement d'un projet visant à faire avancer la recherche dans ce domaine.

Dans le cadre de cette initiative, SilverLining, organisation spécialisée dans la protection du climat, a alloué 3 millions de dollars (2,6 millions d'euros) de subventions à cinq programmes de recherche consacrés à la géo-ingénierie solaire. Un procédé encore mal connu visant à limiter le réchauffement climatique, via l'envoi dans l'atmosphère de particules qui réfléchiraient les rayons du Soleil et les renverraient dans l'espace.

Il s'agit en fait d'imiter le phénomène naturel qui se produit lors des éruptions volcaniques, lorsque des nuages de cendres sont rejetés dans l'atmosphère. En 1991, l'éruption du Pinatubo aux Philippines a par exemple fait chuter la température d'environ un demi-degré à l'échelle mondiale l'année suivante, en recrachant des millions de tonnes de dioxyde de soufre dans l'atmosphère.

«La décarbonation est nécessaire, mais cela prendra 20 ans ou plus. Si nous n'explorons pas les interventions climatiques comme la réflexion de la lumière du soleil maintenant, nous renonçons à d'innombrables vies, espèces et écosystèmes», a expliqué dans un communiqué Chris Sacca, co-fondateur de Lowercarbon Capital, une société d'investissement qui finance SilverLining, faisant référence aux effets dramatiques du changement climatique (multiplication des catastrophes naturelles, sécheresses, chute de la biodiversité...).

Des recherches de plus en plus nombreuses

Seul problème, si les scientifiques sont certains de l'efficacité d'une telle expérience, ils n'ont aucune idée des effets secondaires qu'elle pourrait provoquer, par exemple sur les récoltes agricoles, les feux de forêt ou la couche d'ozone. Le programme SilverLining va justement notamment servir à étudier les conséquences néfastes de la géo-ingénierie solaire sur les écosystèmes mondiaux.

Preuve que cette solution pour lutter contre le réchauffement climatique est prise au sérieux, les programmes dans ce domaine se multiplient. Avant l'initiative annoncée mercredi, la Congrès américain a offert 4 millions de dollars (3,4 millions d'euros) à l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) en décembre dernier, pour qu'elle entreprenne des recherches sur cette technologie. De son côté, le gouvernement australien finance des expériences pour déterminer si la géo-ingénierie solaire peut sauver la Grande Barrière de Corail. Cette technique novatrice a même été évoquée lors de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement en juin 2019 au Kenya.

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