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«Mulan» : Pourquoi le film est-il la cible d'appels au boycott en Asie ?

L'actrice principale du film, Liu Yifei, a tenu l'an dernier des propos qui ont déplu aux manifestants pro-démocratie hongkongais. L'actrice principale du film, Liu Yifei, a tenu l'an dernier des propos qui ont déplu aux manifestants pro-démocratie hongkongais. [FREDERIC J. BROWN / AFP]

Sorti sur la plate-forme de streaming Disney+ vendredi 4 septembre, le très attendu blockbuster «Mulan» fait l'objet d'appels au boycott, lancés sur les réseaux sociaux par des militants pro-démocratie asiatiques. En cause, des propos polémiques tenus en août 2019 par la tête d'affiche du film, Liu Yifei.

En pleine période de protestations anti-Pékin à Hong Kong contre un projet de loi d'extradition controversé, l'actrice américaine d'origine chinoise avait partagé un post sur le réseau social chinois Weibo, qui avait provoqué la colère des manifestants. 

«Je soutiens la police de Hong Kong. Vous pouvez tous m'attaquer maintenant. Quelle honte pour Hong Kong», avait-elle écrit, alors qu'au même moment les forces de l'ordre étaient accusées d'usage excessif de la force, réprimant violemment les manifestations à coups de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène. 

Après la publication de ce message, les appels au boycott de «Mulan», dans lequel Liu Yifei joue la jeune héroïne qui se déguise en homme pour prendre la place de son père malade dans l'armée impériale chinoise, avaient fleuri sur les réseaux sociaux. Ils ont repris ces derniers jours, à l'approche du lancement du film, remake en prises de vue réelles du classique d'animation de Disney sorti en 1998. 

L'un des principaux est venu de Joshua Wong, figure de proue du mouvement pro-démocratie à Hong Kong. «Parce que Disney s'incline devant Pékin et que Liu Yifei approuve ouvertement et fièrement la brutalité policière à Hong Kong, j'exhorte tous ceux qui croient aux droits de l'homme à boycotter Mulan», a-t-il écrit sur Twitter vendredi, dénonçant également le comportement de Donnie Yen, lui aussi à l'affiche de «Mulan». Ce dernier a partagé en juillet dernier un post sur Facebook pour célébrer le 23e anniversaire de la rétrocession de Hong Kong, une ex-colonie britannique, à la Chine.

Taïwan et la Thaïlande ont rejoint le mouvement

Le mouvement de boycott s'est rapidement propagé à Taïwan et à la Thaïlande, bien aidé par le hashtag #MilkTeaAlliance («alliance du thé au lait» en français). Ce dernier réunit depuis le mois d'avril des militants pro-démocratie hongkongais, taïwanais et thaïlandais - trois pays partageant le même goût pour le thé au lait - inquiets de l'influence grandissante de la Chine dans la région.

«J'invite tout le monde à boycotter Mulan pour faire savoir à Disney et au gouvernement chinois que la violence de l'Etat contre le peuple est inacceptable», a ainsi clamé sur Twitter jeudi l'activiste thaïlandais Netiwit Chotiphatphaisal, 23 ans, dont le pays a vu ces dernières semaines des milliers de personnes descendre dans la rue pour exiger des réformes de la monarchie.

Il reste à voir désormais quelle influence ces appels répétés au boycott auront sur le film, qui aura droit à une sortie en salles en Chine, le 11 septembre prochain. Dans la plupart des autres pays du monde, Mulan n'est visible depuis vendredi que sur Disney+, décision prise eu égard à la pandémie de coronavirus, qui a entraîné le report de la sortie du film, prévue initialement en mars. En France, les abonnés à la plate-forme de streaming devront attendre le 4 décembre pour pouvoir le visionner, sans frais supplémentaires.

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