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Armes chimiques en Syrie : bras de fer attendu entre la Russie et les Etats-Unis à l'ONU

L'ambassadrice américaine Nikki Haley  au Conseil de sécurité de l'Onu le 21 février 2017 à New York [KENA BETANCUR / AFP/Archives] L'ambassadrice américaine Nikki Haley au Conseil de sécurité de l'Onu le 21 février 2017 à New York [KENA BETANCUR / AFP/Archives]

Le Conseil de sécurité des Nations unies va être mardi le théâtre d'un nouveau bras de fer entre les Etats-Unis et la Russie, en profond désaccord sur l'imposition de sanctions à la Syrie pour avoir utilisé des armes chimiques.

Le Conseil se réunit pour voter sur un projet de résolution qui imposerait des sanctions à onze responsables syriens et à dix entités, en lien avec l'utilisation d'armes chimiques à trois reprises en 2014 et 2015. Mais Moscou a déjà prévenu : il mettra son veto à la résolution, comme il l'a déjà fait à six reprises pour protéger son allié syrien. Le vote, prévu dans l'après-midi marquera la première grande décision du Conseil depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui cherche à se rapprocher de la Russie.

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Les Européens se sont montrés inquiets ces dernières semaines d'un éventuel changement de position radical des Etats-Unis vis-à-vis de la Russie après l'arrivée au pouvoir de la nouvelle administration Trump. Mais Washington va, pour le moment du moins, se ranger du côté du Royaume-Uni et de la France et tenter de voir jusqu'où Moscou est prêt à aller pour préserver son allié syrien.

Un véto russe

L'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley était à Washington lundi pour un déjeuner avec le président et le vice-président Mike Pence, au cours duquel ils devaient discuter de politique étrangère. «Combien de temps encore la Russie va-t-elle continuer à veiller sur le régime syrien et à lui trouver des excuses ?» s'était interrogée Nikki Haley vendredi après une réunion à huis clos du Conseil sur la Syrie.

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L'ambassadeur adjoint russe à l'ONU, Vladimir Safronkov, avait de son côté expliqué pourquoi la Russie allait mettre son veto au projet de résolution : selon lui les mesures de sanctions sont «à sens unique» et les preuves d'utilisation d'armes chimiques sont «insuffisantes». Le texte est contraire «au principe fondamental de la présomption d'innocence jusqu'à ce que l'enquête soit achevée», avait-il souligné.

Enquête conjointe

Le projet de résolution, proposé par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, imposerait une interdiction de voyager et gèlerait les avoirs de onze Syriens, principalement des responsables militaires, et 10 organismes. Le texte interdirait aussi la vente, la fourniture ou le transfert à l'armée et au gouvernement syrien d'hélicoptères et d'autres matériels.

Ce projet de résolution fait suite à une enquête conjointe menée par les Nations unies et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), qui a conclu en octobre que le régime syrien avait mené au moins trois attaques avec des armes chimiques en 2014 et 2015 contre les villes de Tell Mannas, Qmenas et Sarmin. Les enquêteurs avaient déterminé que les jihadistes du groupe Etat islamique avaient eux aussi utilisé de l'agent moutarde en 2015.

La Syrie nie avoir utilisé des armes chimiques dans ce conflit qui a fait plus de 300.000 morts depuis 2011. Le mois dernier Washington a imposé des sanctions à 18 militaires syriens pour l'utilisation d'armes chimiques. Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch, les forces gouvernementales syriennes ont encore perpétré au moins huit attaques chimiques au cours des dernières semaines de la bataille d'Alep, tuant neuf personnes.

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