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Armes chimiques : des sites de Daesh frappés

Briefing du porte-parole du Pentagone Peter Cook à Arlington, en Virginie, le 1er février 2016 [OLIVIER DOULIERY / GETTY/AFP/Archives] Briefing du porte-parole du Pentagone Peter Cook à Arlington, en Virginie, le 1er février 2016 [OLIVIER DOULIERY / GETTY/AFP/Archives]

La capture d'un expert en armes chimiques de Daesh a permis à la coalition internationale de frapper des installations de l'organisation jihadiste, amoindrissant ses capacités dans ce domaine, qui restent cependant assez floues.

La coalition "a mené de multiples frappes aériennes qui ont perturbé et dégradé la capacité de l'EI à produire des armes chimiques", a déclaré jeudi le porte-parole du Pentagone Peter Cook, lors d'un point-presse. Ces frappes ont pu être menées grâce aux informations fournies par un spécialiste en armes chimiques de Daesh récemment capturé par les forces spéciales américaines, a-t-il expliqué.

Souleimane Daoud al-Bakkar, alias Abou Daoud, était "émir de Daesh pour la fabrication d'armes chimiques et traditionnelles", a ajouté M. Cook. Mais malgré les questions répétées, le porte-parole est resté flou sur les bombardements, ne précisant ni lieu, ni date pour ces attaques, et n'indiquant pas non plus la nature des installations visées - site de fabrication ou site de stockage.

Il s'est borné à souligner que la coalition avait "pris en compte" le risque pour les populations civiles, le bombardement d'installations chimiques pouvant s'avérer particulièrement dangereux. Selon le New York Times, la coalition a mené deux attaques près de Mossoul en Irak, visant un site de production d'armes chimiques et une "unité tactique" - un groupe de combattants - liée à ces armes

En février, le coordonnateur du renseignement américain James Clapper et le directeur de la CIA John Brennan avaient pour la première fois accusé ouvertement l'EI d'avoir utilisé des armes chimiques en Irak et en Syrie, et notamment du gaz moutarde. Mais les cas avérés d'utilisation de gaz moutarde par les jihadistes extrémistes semblent être rares et il n'y a pas de victimes officiellement confirmées pour l'instant.

Enquêteurs de l'ONU

"Nous pensons que le groupe Etat islamique est responsable d'une attaque au gaz moutarde à Marea, en Syrie, le 21 août 2015, en nous basant principalement sur des photos et la description de l'évènement par l'opposition syrienne", a affirmé dans un mail à l'AFP le capitaine Bryant Davis, un porte-parole pour le commandement des forces américaines au Moyen-Orient (Centcom).

"En nous basant sur les informations disponibles, nous pensons aussi que le groupe Etat islamique est également probablement responsable de quelques-unes des attaques au gaz moutarde rapportées en Irak", a déclaré ce porte-parole.

De la fumée sur la ville irakienne de Sinjar lors d'opérations menées par des Kurdes irakiens soutenus par des raids aériens américains, le 12 novembre 2015 [SAFIN HAMED / AFP/Archives]
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De la fumée sur la ville irakienne de Sinjar lors d'opérations menées par des Kurdes irakiens soutenus par des raids aériens américains, le 12 novembre 2015

 

Les autorités kurdes ont également fait part d'attaques au chlore dans le nord de l'Irak. Des centaines d'habitants ont ainsi manifesté jeudi pour réclamer au gouvernement de bombarder une localité d'où l'EI mènerait ce genre d'attaques.

La capture de Souleimane Daoud al-Bakkar, le spécialiste des armes chimiques de l'EI, est le premier succès publiquement annoncé de l'ETF (Expeditionary targeting force), une unité de forces spéciales américaines que les Etats-Unis viennent de déployer en Irak pour tuer ou capturer les chefs jihadistes et rassembler du renseignement.

Le prisonnier a été transféré aux Irakiens jeudi, après sa période d'interrogatoires par les forces spéciales américaines. Car les autorités américaines ne veulent surtout pas garder de prisonniers, échaudées par le désastreux précédent de la prison de Guantanamo.

Les forces américaines ne garderont des détenus que "pour des courtes durées", a souligné Peter Cook, le porte-parole du Pentagone.

Le gaz moutarde - qui provoque des détresses respiratoires, une cécité momentanée et des cloques très douloureuses - avait été utilisé pour la première fois par les Allemands en Belgique en 1917. Il a été banni par l'ONU en 1993.

L'ONU a annoncé il y a trois semaines l'envoi en Syrie d'un groupe d'experts chargé d'identifier les responsables d'attaques chimiques dans le pays.

Le groupe d'experts a établi une liste de sept cas d'attaques chimiques présumées à examiner en priorité, dont l'attaque de Marea attribuée au groupe Etat islamique.

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