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En Europe, des milliers de Kurdes défilent pour «stopper la dictature d'Erdogan»

Des manifestants brandissent une bannière réclamant "la fin de la dictature de Erdogan" lors d'un rassemblement à Cologne, le 5 novembre 2016 [PATRIK STOLLARZ / AFP] Des manifestants brandissent une bannière réclamant "la fin de la dictature de Erdogan" lors d'un rassemblement à Cologne, le 5 novembre 2016 [PATRIK STOLLARZ / AFP]

«Stopper la dictature Erdogan» : plusieurs milliers de Kurdes ont défilé samedi dans plusieurs villes européennes, principalement à Cologne en Allemagne, pour protester contre le président turc Recep Tayyip Erdogan après l'arrestation de responsables politiques prokurdes.

Dans le même temps, la police turque a dispersé à l'aide de grenades lacrymogènes et de canons à eau des centaines de manifestants qui protestaient à Istanbul pour les mêmes raisons, ont constaté des journalistes de l'AFP.

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Les arrestations vendredi des chefs et de plusieurs députés du HDP, principal parti prokurde, ont été accueillies avec inquiétude à l'étranger, où l'on y voit une nouvelle étape dans les purges menées tous azimuts depuis le putsch avorté de juillet. Et neuf responsables et journalistes du principal quotidien d'opposition turc, Cumhuriyet, ont été placés samedi en détention préventive.

Le rassemblement le plus important s'est tenu à Cologne, où environ 6.500 participants ont défilé dans le calme dans le centre-ville, selon la police, certains munis de fanions et pancartes en signe de soutien au HPD, d'autres des portraits des responsables arrêtés, et notamment du jeune coprésident du HDP, Selahattin Demirtas.

Manifestation Place de la République à Paris le 5 novembre 2016 pour dénoncer l'arrestation de responsables prokurdes en Turquie [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]
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Manifestation Place de la République à Paris le 5 novembre 2016 pour dénoncer l'arrestation de responsables prokurdes en Turquie

La mobilisation était cependant moins forte que prévu, les organisateurs tablant initiallement sur la participation de 10.000 à 15.000 manifestants.

«Nous sommes au seuil d'une guerre civile», a lancé une oratrice, tandis qu'une bannière appelait à «stopper la dictature Erdogan».

Des manifestations partout en Allemagne

Ailleurs en Allemagne, environ 2.000 personnes ont pris part à un rassemblement similaire à Stuttgart (sud-ouest), 1.200 à Brême (nord), 250 à Karlsruhe (sud-ouest), selon l'agence allemande DPA.

L'Allemagne compte la plus importante communauté kurde d'Europe avec environ un million de personnes, mais également la plus grande diaspora turque au monde, ce qui fait craindre une importation sur le sol allemand des tensions entre les deux communautés, attisées par la politique représsive de M. Erdogan en Turquie.

Une Kurde brandit le drapeau du Kurdistan lors d'une manifestation contre le gouvernement turc à Athènes, le 5 novembre 2016 [ANGELOS TZORTZINIS / AFP]
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Une Kurde brandit le drapeau du Kurdistan lors d'une manifestation contre le gouvernement turc à Athènes, le 5 novembre 2016

En France, quelque 2.000 manifestants ont défilé au centre de Paris, selon la police, beaucoup venus en famille, derrière des banderoles clamant «Stop Erdogan, touchez pas à nos élus», ou encore «La Turquie bombarde, l'Europe reste silencieuse».

Plusieurs organisations d'extrême gauche, dont le Parti communiste et le Parti de gauche, avaient apporté leur soutien à la manifestation.

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Ils étaient environ 800 personnes à Rennes (ouest) à l'appel du Conseil démocratique kurde et de l'association des Amitiés Kurdes, et 300 à Marseille (sud) en haut de la Canebière, principale artère de la ville, où ils ont ont entamé des danses traditionnelles accompagnées par un orchestre.

En Belgique, environ 300 Kurdes ont manifesté à Bruxelles dans l'après-midi devant la Gare Centrale, selon l'agence Belga.

Les arrestations des responsables politiques ont suscité des réactions indignées en Europe. La chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, s'est dite «extrêmement inquiète», tandis que Berlin a annoncé avoir convoqué le chargé d'affaires turc, mettant en garde la Turquie contre la tentation de «museler l'opposition».

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