En direct
A suivre

A Alep, les rebelles assiégés relancent leur offensive

Des proches devant l'hôpital al-Razi à Alep après les tirs et les salves de roquettes des rebelles sur les quartiers ouest d'Alep, le 3 novembre 2016 [GEORGE OURFALIAN / AFP] Des proches devant l'hôpital al-Razi à Alep après les tirs et les salves de roquettes des rebelles sur les quartiers ouest d'Alep, le 3 novembre 2016 [GEORGE OURFALIAN / AFP]

Les rebelles ont relancé jeudi avec force leur offensive à Alep pour briser le siège imposé par le régime syrien aux quartiers qu'ils contrôlent, à la veille d'une nouvelle trêve «humanitaire» de dix heures décrétée par Moscou.

Au moins 12 civils ont été tués jeudi et 200 blessés par les tirs et les salves de roquettes des rebelles sur les quartiers ouest d'Alep, tenus par le gouvernement, selon l'agence officielle Sana. De violents affrontements secouaient la périphérie, rythmés par les explosions de voitures piégées et les frappes aériennes du régime et de son allié russe.

A lire aussi : Alep : Poutine décide de ne pas reprendre les frappes aériennes

Par ailleurs, une coalition de rebelles kurdes et arabes, les Forces démocratiques syriennes (FDS), a annoncé qu'elle «dirigerait» l'offensive pour déloger Daesh de son fief de Raqqa, affirmant toutefois que la Turquie n'y participerait pas.

Des rebelles du groupe Jaish al-Fatah prennent position aux abords d'Alep, en Syrie, le 3 novembre 2016 [Omar haj kadour / AFP]
Photo

ci-dessus
Des rebelles du groupe Jaish al-Fatah prennent position aux abords d'Alep, en Syrie, le 3 novembre 2016

 

Après plusieurs jours d'accalmie, les combats ont repris de plus belle dans l'ouest d'Alep. Des groupes islamistes et jihadistes avaient lancé une première offensive le 28 octobre, partie de l'extérieur de la ville, pour tenter de briser le siège imposé par le régime de Bachar al-Assad aux quartiers de l'opposition, situés dans l'est. Plus de 250.000 personnes vivent dans ces quartiers aux mains de l'opposition, privées d'aide humanitaire depuis juillet et menacées de pénurie alimentaire selon l'ONU.

Victimes civiles

Jeudi, les affrontements se concentraient dans la périphérie ouest, non loin d'une importante académie militaire près du quartier pro-gouvernemental de Halab al-Jadida.

Un enfant soigné dans un hôpital d'Alep dans un district contrôlé par le gouvernement syrien, le 3 novembre 2016 [GEORGE OURFALIAN / AFP]
Photo

ci-dessus
Un enfant soigné dans un hôpital d'Alep dans un district contrôlé par le gouvernement syrien, le 3 novembre 2016

 

«Trois voitures piégées ont explosé dans l'ouest d'Alep, marquant le début d'une violente offensive des groupes rebelles qui tentent d'effectuer une nouvelle avancée», a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ces derniers jours, les rebelles avaient déjà réussi à effectuer une percée dans les secteurs voisins de Minyane et Dahyet al-Assad.

«Il y a de violents combats et des tirs d'artillerie, et les affrontements les plus violents ont lieu dans le secteur de Halab al-Jadida. Les combattants ont lancé leur attaque depuis Minyane et sont aux abords de Halab al-Jadida», a souligné l'OSDH. Douze civils ont été tués jeudi par les tirs rebelles sur les quartiers ouest, selon l'agence Sana. D'après l'OSDH, quatre enfants figurent parmi eux.

Depuis le 28 octobre, 65 civils, dont 23 enfants, ont été tués dans les tirs des rebelles sur les quartiers ouest, selon l'ONG. Huit cas de suffocation ont également été enregistrés selon la télévision étatique syrienne, qui accuse les rebelles d'avoir répandu "un gaz toxique" à Minyane.

Des pneus brûlés à l'entrée d'Alep, en Syrie, le 3 novembre 2016 [Omar haj kadour / AFP]
Photo

ci-dessus
Des pneus brûlés à l'entrée d'Alep, en Syrie, le 3 novembre 2016

 

Le contrôle d'Alep est déterminant aux yeux des belligérants pour asseoir leur pouvoir dans le nord de la Syrie, ravagée depuis 2011 par une guerre civile qui a fait plus de 300.000 morts. Le régime syrien avait lancé le 22 septembre une offensive majeure pour reprendre les quartiers est d'Alep. Mais ses succès ont été limités malgré l'appui de l'aviation russe et des bombardements meurtriers qui ont fait plus de 500 morts selon l'ONU et entraîné la destruction d'infrastructures civiles.

«Pause humanitaire»

Cette offensive a déclenché un tollé au sein de la communauté internationale. Les Occidentaux ont dénoncé des «crimes de guerre», obligeant Moscou a annoncer le 18 octobre un arrêt des bombardements sur les quartiers est ainsi que, dans la foulée, une trêve humanitaire de trois jours pour permettre aux civils et aux rebelles qui le souhaiteraient de quitter ce secteur.

De la fumée s'élève d'Alep lors de l'offensive rebelle, le 3 novembre 2016 [Omar haj kadour / AFP]
Photo

ci-dessus
De la fumée s'élève d'Alep lors de l'offensive rebelle, le 3 novembre 2016

 

Malgré l'échec de la première trêve, la Russie a annoncé une nouvelle «pause humanitaire» de dix heures pour vendredi, appelant les «leaders de tous les groupes armés» à «mettre fin aux combats et à quitter Alep avec leurs armes». L'ONU a réagi en affirmant que «les opérations humanitaires ne pouvaient pas être subordonnées à des initiatives politiques ou militaires».

Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a jugé que cette pause «est loin d’être suffisante». «Cela ne donne assez de temps ni pour évacuer les malades et les personnes grièvement blessées, ni pour acheminer l’aide humanitaire pour les habitants d’Alep», a-t-il ajouté.

Ailleurs en Syrie, les Forces démocratiques syriennes ont annoncé qu'elles "dirigeraient" une offensive qui sera lancée "prochainement" pour déloger l'EI de son fief syrien de Raqa, affirmant toutefois que la Turquie n'y participerait pas.

Les rebelles kurdes sont à la pointe de la lutte contre l'EI en Syrie et avaient notamment repris aux jihadistes leur fief stratégique de Minbej, mais ils sont considérés comme des "terroristes" par Ankara.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités