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Affaire Khizr Khan : des femmes musulmanes répondent à Donald Trump

À titre d'exemple, Mariam Ayache, sur Twitter, écrit «les femmes musulmanes ont une voix mais les hommes ne veulent pas les entendre». [Capture Twitter / @Ayache_M]

Interviewé dimanche sur ABC News, Donald Trump s'en est violemment pris au père d'un soldat américain musulman tué en Irak, mais également à son épouse qu'il a accusé de «n'avoir rien à dire». Sur Internet, des femmes lui répondent.

Khizr Khan, dont le fils Humayun était capitaine de l'armée de terre, est mort au combat en Irak en 2004. Invité à s'exprimer jeudi lors de la convention démocrate - qui a vu Hillary Clinton officiellement investie par le Parti - il avait lancé un vibrant plaidoyer en faveur de cette dernière, tout en dénonçant les propos de campagne anti-musulmans et anti-immigrés du candidat des républicains, Donald Trump. Aux côtés de M. Khan se tenait son épouse, Ghazala, silencieuse et visiblement très émue par les mots prononcés par son mari.

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Coutumier des déclarations à l'emporte-pièce, Donald Trump a déclaré à dimanche l'attention de Mme Khan, qu'elle n'avait, selon lui, «rien à dire». «Si vous regardez sa femme, elle se tenait debout là-bas, elle n'avait rien à dire. Elle n'avait probablement pas le droit de dire quoi que ce soit», a-t-il ainsi affirmé sur ABC News et dont le passage est visible dans la vidéo ci-dessous. Mme Khan s'est depuis défendue en expliquant qu'elle ne s'est pas exprimée simplement parce-que au moment où son époux livrait son discours, des photos de son fils défunt étaient diffusées et cela lui était insupportable.

Musulmanes et accomplissements de soi

Or, inspirées par Mme Khan, des dizaines de femmes musulmanes partout dans le monde ont tenu à donner de la voix. Sous le hashtag #CanYouHearUsNow («Pouvez-vous m'entendre maintenant ?»), elles répondent à Donald Trump en exposant leurs rêves, leur but dans la vie, parfois réalisés, prouvant qu'être femme et musulmane ne constitue pas un obstacle à l'accomplissement de soi.

Sur Twitter, Stephanie Kurlow explique par exemple qu'elle veut être la première ballerine musulmane à porter le hijab :

Sahar Aziz, une professeure de droit, explique qu'«elle enseigne aux Américains comment préserver leurs droits constitutionnels»

Une autre encore, se présentant sous le nom de Mariam Durrani, explique qu'elle est une mère célibataire qui vient de terminer un doctorat et qu'elle est désormais chercheure à Harvard. «Je ne suis pas arrivé jusqu'ici pour me taire !», lance-t-elle, un brin malicieuse.

Sumbai Naqi explique quant à elle qu'elle est issue d'une famille de 4 générations de femmes écrivains, médecins, avocates et qu'il ne faut donc pas «oser lui dire que les femmes musulmanes ne parlent pas !»

Toujours sur le ton de l'humour, une autre internaute, Sakina, a tweeté une photo d'une policière parée d'un hijab. «Cette photo de @KhadragonM est sans doute le pire cauchemar de [Donald Trump]. Femme, Noire, officier de police».

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