En direct
A suivre

Les Européens en quête d'union après le Brexit

Matteo Renzi, François Hollande et Angela Merkel doivent se réunir ce lundi 27 juin à Berlin. Matteo Renzi, François Hollande et Angela Merkel doivent se réunir ce lundi 27 juin à Berlin.[ALAIN JOCARD / AFP]

Encore sonnée par la victoire du Brexit lors du référendum britannique de jeudi dernier, l’Union européenne doit désormais se poser la question de son avenir.

Après un week-end aux allures de marathon dans la plupart des chancelleries du continent, les dirigeants italien, français et allemand se réunissent aujourd’hui à Berlin. Une rencontre informelle mais décisive, avant le sommet qui réunira demain les 28 chefs d’Etat et de gouvernement à Bruxelles.

Une union à réenchanter

L’objectif est «Réinventer l’Europe», comme le réclament une trentaine de personnalités dans une tribune publiée hier par sept journaux européens. Ils appellent notamment à renouer avec les préoccupations des peuples. 

Pour y parvenir, le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, s’est prononcé dans le quotidien d’affaires "Il Sole 24 Ore" pour une Europe sans austérité. «Sans croissance, pas de travail. Sans investissements, pas de lendemain», a-t-il ainsi insisté. De son côté, François Hollande a appelé de ses vœux «une Europe qui protège», c’est-à-dire qui assure sa sécurité en renforçant la coopération en matière de défense, mais également qui garantisse une protection sociale. 

Car en l’absence d’un signal fort, le Brexit pourrait avoir un effet boule de neige, selon François Poulet-Mathis, auteur avec Nicole Fontaine de Brexit, une chance? Repenser l’Europe. «Il faut montrer qu’on a compris que la bureaucratie et l’austérité ne sont plus supportables», explique-t-il.

A lire aussi : 13 conséquences concrètes du Brexit

Mais, avant-même ces considérations sur un avenir qui se jouera désormais à 27, les dirigeants européens doivent s’accorder sur les modalités du divorce avec le Royaume-Uni. Car si le traité de Lisbonne prévoit la possibilité d’une telle procédure, celle-ci n’est pas détaillée par le droit européen. Le scénario est d’autant plus flou que les pro-Brexit eux-mêmes n’ont jamais été précis sur la manière dont le départ de l’Union serait entériné en cas de victoire.

Des premiers signes de tension

Or, sur ce point, de premières divisions apparaissent. À l’instar du Parlement européen, qui presse le Royaume-Uni de soumettre sa demande de sortie dès demain, la France milite pour que les négociations soient lancées rapidement.

Mais l’Allemagne semble au contraire prête à temporiser, Angela Merkel estimant que c’est à Londres de décider quand lancer le processus. «La capacité de la France et de l’Allemagne à se mettre d’accord va être décisive», analyse François Poulet-Mathis. 

Un enjeu d’autant plus complexe que, comme le souligne Jeremy Cliffe, journaliste à The Economist, «même si on voulait lancer le processus demain, on ne sait pas qui assurerait les négociations». David Cameron a en effet annoncé sa démission, son successeur n’est pas désigné et les travaillistes sont plus divisés que jamais. Un contexte qui laisse présager de procédures longues et laborieuses, qui risquent de mettre encore l’unité de l’Europe à rude épreuve.  

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités