En direct
A suivre

Brexit or not Brexit ?

Rares sont ceux qui se risqueraient aujourd’hui à un pronostic.[Daniel Leal Olivas / AFP]

Les Britanniques sont appelés aux urnes ce jeudi 23 juin pour décider de leur maintien ou non au sein de l’UE.

Un référendum dont le résultat, encore totalement incertain, pourrait provoquer un séisme diplomatique, économique et politique. Car en sortant de l’UE, une première, le Royaume-Uni viendrait bouleverser le ­fragile équilibre acquis en soixante ans de construction européenne.

Un «royaume pas du tout uni»

Au terme de quatre mois d’une campagne acharnée, qui a pris la semaine dernière une tournure tragique avec l’assassinat de la députée travailliste pro-européenne Jo Cox, rares sont ceux qui se risqueraient aujourd’hui à un pronostic. Des premiers sondages à ceux ­publiés hier, les deux camps apparaissent au coude-à-coude, et les responsables de tous bords sont restés mobilisés jusqu’à la dernière minute. 

A lire aussi : David Beckham prend position contre le Brexit

Côté «Remain» («rester»), le Premier ministre conservateur, David Cameron, et le maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, ont multiplié les interventions. Les partisans du «Brexit» pouvaient, quant à eux, compter sur le leader europhobe, Nigel Farage, et l’ancien édile de la capitale, Boris Johnson. «Cette campagne a montré que nous sommes un royaume pas du tout uni», ironise le journaliste britannique Jeremy Cliffe, de The Economist.

Le Brexit a ainsi les faveurs des personnes âgées ou peu qualifiées, et des habitants du Nord de l’Angleterre, qui comptent sur une sortie de l’Europe pour freiner l’immigration, perçue comme une menace. Les jeunes, les diplômés, les habitants des grandes villes et les Ecossais veulent au contraire pour la plupart rester dans l’Union, essentiellement pour des raisons économiques. 

Des répercussions multiples

Si le camp du Brexit l’emporte, Britanniques et Européens devront se mettre d’accord sur les modalités d’un divorce complexe. «Le Royaume-Uni a participé aux accords européens signés avec des États tiers. S’il sort, il devra tout renégocier, y compris avec des pays dont il est proche, comme le Canada», explique Yves Doutriaux, professeur associé à Paris I, spécialiste de l’UE.

Sans parler des répercussions sur les échanges commerciaux et financiers, ainsi que sur la politique intérieure. «David Cameron risque de démissionner», prédit Jeremy Cliffe. 

A lire aussi : Le Brexit, un "désastre" pour le rayonnement international de l'UE

Enfin, une sortie du Royaume-Uni pourrait provoquer une onde de choc dans le reste de l’Union, et donner un argument de poids aux différents mouvements populistes qui fleurissent au sein des 28. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités