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La Tunisie meurtrie par les attaques à répétition

Les attaques de lundi risquent de porter un nouveau coup à une économie fragilisée. [FATHI NASRI / AFP]

Tunis, Sousse, Ben Guerdane... Les attaques jihadistes se multiplient en Tunisie, inquiétant les autorités et menaçant grandement l’économie.

Les attaques jihadistes menées lundi dans la ville de Ben Guerdane ont fait cinquante-cinq morts, dont trente-six assaillants. Un lourd bilan qui, près d’un an après l’assaut du musée du Bardo de Tunis, finit de plonger le pays dans la «guerre totale», comme l’a assuré le Premier ministre Habib Essid.

Depuis plusieurs mois, les autorités tunisiennes craignent en effet que l’instabilité politique et sécuritaire de la Libye voisine n’ait de graves conséquences. Selon Habib Essid, le but des attaques de lundi était ainsi «d’établir un émirat de Daesh à Ben Guerdane».

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Début février, un «système d’obstacles» constitué de tranchées d’eau et de monticules de sables a donc été mis en place sur près de la moitié des 500 km de frontière entre les deux pays. Mais le danger ne vient pas seulement de l’extérieur, il est également présent au coeur de la Tunisie, un des principaux pays pourvoyeurs de jihadistes.

Le tourisme décimé

Si la crainte gagne la société tunisienne, elle affecte également un des pans les plus importants de son économie : le tourisme. Le secteur, qui représente près de 7 % du PIB tunisien, a vu ses recettes réduites de plus d’un tiers. Les touristes européens, qui sont traditionnellement les plus présents dans le pays, ont ainsi diminué de 53,6 % en 2015 par rapport à 2014. Une chute encore plus importante (65,8 %) si l’on se réfère aux chiffres de 2010, avant les printemps arabes.

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Et la situation est loin de s’arranger. Selon les données de la Fédération des voyagistes allemands, rendues publiques avant les attaques meurtrières de Ben Guerdane, les réservations des touristes allemands pour l’été 2016 ont chuté de 40 % par rapport à l’année 2015.

Les conséquences sur l’économie tunisienne sont terribles. En 2015, la croissance du pays s’est en effet établie à 0,8%, en net recul par rapport à 2014 (2,3%). Sa dette publique avoisinait elle les 53 % du PIB, quand la moyenne des pays comparables est d’environ 43 %. Si bien que l’agence de notation Fitch Ratings a dernièrement confirmé la note souveraine de la Tunisie à BB- et révisé de stables à négatives les perspectives sur le long terme.

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