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Au chevet de l’Ukraine

[JOHN THYS / AFP]

Le président américain veut profiter du sommet de l’Otan organisé jusqu’à demain au pays de Galles pour mettre la pression sur Moscou.

 

Komsomolsk, Rozdol, Vassylivka, Ilovaïsk… En vingt-quatre heures, l’armée ukrainienne a dénombré près de 100 morts dans ces villes de l’est de l’Ukraine. Des dizaines de victimes des affrontements opposant les forces ukrainiennes à «des combattants rebelles et des troupes régulières de l’armée russe», selon Kiev.

Face à cette escalade, qui fait craindre une véritable guerre entre les deux pays, Barack Obama a décidé d’agir. Avant de se rendre à Newport (pays de Galles), où se tient aujourd’hui et demain le sommet de l’Otan, le président des Etats-Unis a fait hier un détour par l’Estonie.

Dans ce pays frontalier de la Russie, il a réaffirmé son soutien à l’Ukraine et à toute la région.

 

Des engagements concrets 

Le message envoyé à Vladimir Poutine est clair : l’Ukraine n’est pas seule face à la Russie. A la veille du sommet de l’Otan, Barack Obama a tendu hier la main à Kiev en réaffirmant que l’Alliance atlantique restait ouverte à l’entrée de nouveaux membres, «un principe qui a toujours guidé» l’organisation.

Il a ensuite appelé à soutenir l’Ukraine «sans ambiguïté», invoquant «des engagements concrets» en matière de renforcement de la sécurité. Avec les 27 autres Etats membres de l’Alliance atlantique, il souhaite pour cela adopter lors du sommet de Newport un plan de réactivité (Readiness Action Plan, RAP).

Selon le New York Times, ce plan devrait permettre le déploiement d’une force de 4 000 hommes – formée de soldats des armées de l’air, de terre, et de la marine, appuyées par des forces spéciales – capable de réagir en 48 heures.

Et si le président américain a précisé que les Etats-Unis «n’auront pas recours à la force», le Pentagone devrait tout de même envoyer des hommes sur place. Selon le ministère polonais de la Défense, un exercice militaire international avec la participation de soldats d’une douzaine de pays doit en effet se dérouler du 13 au 26 septembre prochain dans l’ouest de l’Ukraine.

 

Quelle conséquence sur Moscou ?

Malgré cette offensive diplomatique, l’issue du conflit reste incertaine. Depuis plus de quatre mois, la Russie reste inflexible face aux menaces et aux sanctions brandies par les Etats-Unis et l’Union européenne. Vladimir Poutine n’a en effet pas cessé de jouer une partie de poker menteur en penchant tour à tour entre interventionnisme manifeste et appel à la négociation.

Dimanche dernier, il n’a pas hésité à évoquer la création d’un Etat dans l’est de l’Ukraine. Deux jours plus tôt, il assurait que, s’il le voulait, il entrait dans Kiev «en deux semaines». Un discours belliqueux qui contraste avec le «plan d’action» sur le règlement du conflit qu’il a présenté hier.

Un plan en sept points prévoyant notamment la fin des offensives de l’armée ukrainienne et des rebelles pro-russes ainsi qu’un échange de prisonniers. La pression occidentale porterait-elle enfin ses fruits ? Rien n’est moins sûr.

 

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