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Le pape attendu en Terre sainte

La visite du pape annoncée à la Basilique de la Nativité. [AHMAD GHARABLI / AFP]

Le souverain pontife effectuera un pèlerinage de trois jours dans la région, placé sous le signe de la réconciliation interreligieuse.

 

La visite est hautement symbolique. Le pape François effectuera, dès samedi, son premier déplacement au Proche-Orient, berceau du christianisme.

Durant trois jours, il se rendra à Amman (Jordanie), Bethléem (Territoires palestiniens) et Jérusalem (Israël). Il visitera ainsi les lieux saints de la région : le Jourdain, où le Christ aurait été baptisé, la basilique de la Nativité à Bethléem, le Saint-Sépulcre, l’esplanade des Mosquées et le Mur des lamentations. François se rendra aussi au mémorial de Yad Vashem et au Cénacle, à Jérusalem.

Quatorze discours et une vingtaine de lieux sont au programme de ce déplacement. Pour l’ambassadeur israélien au Vatican, Zion Evrony, "ce sera une nouvelle pierre angulaire d’importance historique, non seulement dans les relations entre Israël et le Saint-Siège, mais aussi entre l’Eglise catholique et le peuple juif".

 

Favoriser le dialogue religieux

Ce voyage, présenté comme un pèlerinage, donnera lieu à des premières. Le pape sera accompagné du rabbin de Buenos Aires, Abraham Skorka, l’un de ses amis rencontrés dans son Argentine natale, et de Omar Abboud, président de l’Institut pour le dialogue interreligieux de Buenos Aires, de confession musulmane.

Un message de paix, dans une région traversée par des tensions. Récemment, les actes de vandalisme se sont multipliés contre des lieux de culte chrétiens et musulmans. Ils sont, pour la plupart, l’œuvre de colons extrémistes et d’activistes d’extrême droite israéliens, qui signent leurs actions de l’inscription "Tag Mekhir"(le prix à payer).

La réconciliation entre Eglises d’Orient et d’Occident (orthodoxe et catholique) sera aussi une priorité du pape. Sa rencontre au Saint-Sépulcre (considéré comme le tombeau du Christ) avec le patriarche Bartholomée constituera l’un des points forts de la visite, cin­quante ans après celle du pape Paul VI avec le patriarche orthodoxe de Constantinople, Athénagoras.  

 

Des aspects politiques

Le contexte géopolitique qui caractérise la région devrait aussi amener le pape à prendre position. "Le pape, dirigeant spirituel, est aussi reçu comme chef d’Etat, et tout déplacement qu’il effectue à l’étranger revêt nécessairement un sens politique, explique Stanislas de Laboulaye, ancien ambassadeur de France au Saint-Siège (2009-2012). Chaque étape du voyage du Saint-Père aura une signification symbolique et politique."

Alors que les tentatives pour relancer le processus de paix ces derniers mois ont échoué, le souverain pontife devrait ainsi appeler à une solution à deux Etats, ce qui constitue la position officielle du Saint-Siège.

Le conflit en Syrie devrait également faire l’objet d’une déclaration de la part du pape, qui doit rencontrer des réfugiés palestiniens et syriens à l’occasion de son escale en Jordanie.

A quelques jours de la venue du pape, Israéliens et Palestiniens attendent de pied ferme une visite que le conseiller pour les affaires chrétiennes du président palestinien Mahmoud Abbas, Ziad Bandak, a présentée comme "plus importante que les Jeux olympiques". 

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