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Proche-Orient : la paix reste introuvable

Mahmoud Abbas et Benyamin Netanyahou en 2010. [TIM SLOAN / AFP]

Israéliens et Palestiniens se sont rejeté la responsabilité hier, alors que le processus initié par les Etats-Unis n’a pas abouti. 

 

Retour à la case départ. Israéliens et Palestiniens n’ont jamais semblé aussi loin d’un accord de paix, après l’échec du nouveau round de négociations, arrivé hier à son terme.

Les deux parties se sont ainsi renvoyé la responsabilité de cette absence d’accord. "Les dirigeants israéliens ont tenté d’abuser le monde et de nous entraîner dans un cercle vicieux de pourparlers pendant que les colonies continuaient à s’agrandir et la terre à être volée", a déclaré Abed Rabbo, un dirigeant de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Benyamin Netanyahou a fustigé pour sa part l’adhésion annoncée des Palestiniens à une soixantaine d’instances de l’ONU et accords internationaux. "Nous ne pouvons pas accepter cela, donc les choses resteront en suspens une fois de plus", a déclaré le Premier ministre israélien.

 

De multiples points de désaccord

Depuis le début des négociations, il y a neuf mois, les deux parties n’ont jamais semblé prêtes à faire les concessions nécessaires en vue d’un compromis.

Les discussions avaient ainsi été suspendues le 24 avril, après l’annonce d’une réconciliation entre l’Autorité palestinienne et le mouvement islamiste Hamas. Les Palestiniens ont aussi justifié leur démarche d’adhésion à des organisations internationales par le refus israélien, le 29 mars, de libérer un dernier contingent de prisonniers. 

De plus, Israël a autorisé, en l’espace de neuf mois, la construction de 13.851 logements dans les colonies de Cisjordanie et à Jérusalem-Est, selon l’ONG La Paix maintenant.  

Mais pour Frédéric Encel, auteur de "De quelques idées reçues sur le monde contemporain" (Autrement), "la première responsabilité incombe aux Etats-Unis. Obama avait engagé la crédibilité de son administration sur le dossier dès 2009, mais il n’a jamais su imposer son leadership aux protagonistes. L’absence d’un accord de paix au Proche-Orient restera comme l’un des principaux échecs de sa présidence".

 

Un blocage durable ? 

Plus inquiétant encore, une relance des négociations semble, pour le moment, exclue. Mahmoud Abbas s’est, certes, dit prêt à poursuivre les discussions, mais à condition que la question des frontières devienne une priorité. "Nous sommes déterminés à connaître nos frontières et les leurs, sans quoi il n’y aura pas de paix", a déclaré le président de l’Autorité palestinienne.

"Pour relancer le processus, il faudra attendre une nouvelle administration américaine, estime Frédéric Encel. En 1993, déjà, c’est l’arrivée au pouvoir de Bill Clinton et de Ehud Barak qui avait permis d’aboutir aux accords d’Oslo".

En revanche, contrairement à ce qui s’était passé suite aux précédents échecs, la région semble à l’abri d’un nouvel embrasement. Alors que les deux intifadas avaient été provoquées en partie par l’exaspération d’une population asphyxiée économiquement, la Cisjordanie a connu ces dernières années une importante croissance, qui a permis le développement d’une classe moyenne.

Au Proche-Orient, l’heure semble donc au statu quo. 

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