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Ukraine : pourquoi la tension monte en Crimée ?

Des manifestants pro-russes déploient un drapeau russe dans les rues de Simféropol, capitale de la Crimée. [VIKTOR DRACHEV / AFP]

Alors que le leader de l'opposition pro-européen Arseni Iatseniouk a été nommé Premier ministre du gouvernement de transition en Ukraine, la tension monte en Crimée, république autonome majoritairement pro-russe, et suscite les vives inquiétudes de la communauté internationale. Eclairages.

 

La situation en Ukraine est loin d'être apaisée. Si le pro-européen Arseni Iatseniouk a été désigné Premier ministre du gouvernement de transition, le pays fait face à des tensions séparatistes grandissantes en Crimée, territoire autonome pro-russe rattaché à l'Ukraine.

Ce jeudi, un commando de plusieurs dizaines d'hommes armé s'est emparé du siège du Parlement local et du gouvernement puis y a hissé le drapeau russe. Dans la foulée, le Parlement a voté la tenue d'un référendum en faveur d'une plus grande autonomie le 25 mai. Auparavant, des affrontements ont éclaté à Simféropol, capitale de Crimée, entre militants pro-russes et Tatars, communauté de tradition musulmane pro-européenne qui a soutenu la destitution de Viktor Ianoukovitch.

La tension est telle que le nouveau Premier ministre ukrainien Iatseniouk a mis en garde contre la menace pesant sur "l'intégrité territoriale" du pays.

De par son histoire et sa situation géopolitique, la Crimée risque, en effet, de jouer un rôle décisif dans l'unité de l'Ukraine.  

 

Un territoire autonome majoritairement pro-russe

La Crimée est une république autonome (elle dispose de son propre Parlement et gouvernement)  russophone, située dans le sud de l'Ukraine.

Au fil de l'histoire, la Crimée a successivement appartenu à l'Empire Ottoman, l'Empire Russe, l'URSS puis a été rattachée en 1954 à l'Ukraine Soviétique par Nikita Khrouchtchev. Après l'indépendance de l'Ukraine, elle a acquis en 1992 le statut de république autonome.

Deux millions de personnes vivent dans cette péninsule de 27.000 km2, des Russes en majorité et 12% de Tatars, communauté de tradition musulmane installée en Crimée depuis le XIIIe siècle. Déportés en Sibérie et en Asie centrale sous le régime de Staline, ils sont revenus en Crimée à l'indépendance de l'Ukraine en 1991.

 

 

Un lieu stratégique pour la Russie

Au-delà de la question identitaire, la Crimée est également un point hautement stratégique pour la Russie.

La république autonome héberge encore aujourd'hui la flotte russe de la mer Noire dans la ville de Sébastopol. Une base militaire majeure pour la Russie car elle dispose ainsi d'un point de sortie sur la Mer Noire et vers la Méditerranée.

En 2010, les Parlements ukrainien et russe ont signé un accord portant sur la prolongation de 25 ans (jusqu'en 2042) du bail de la flotte russe. Ce, en échange d'une réduction de 30% du prix du gaz russe. 

 

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