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Colombie: la destitution du maire de Bogota suspendue par un tribunal

Le maire destitué Gustavo Petro salue ses partisans, le 13 janvier 2014 à Bogota [Eitan Abramovich / AFP/Archives] Le maire destitué Gustavo Petro salue ses partisans, le 13 janvier 2014 à Bogota [Eitan Abramovich / AFP/Archives]

La destitution controversée du maire de Bogota, Gustavo Petro, ex guérillero devenu symbole de la gauche en Colombie, a été suspendue jeudi par un tribunal administratif, a annoncé son avocat à l'AFP.

Le tribunal de Cundinamarca, la province dont dépend la capitale, a estimé, dans son jugement, que cette destitution, prise par une autorité administrative, pouvait "porter atteinte aux droits politiques des citoyens et du maire", a déclaré son défenseur Luis Eduardo Parra, saluant une "excellente nouvelle".

La destitution de M. Petro, assortie d'une inéligibilité de 15 ans, avait été ordonnée par la "procuradoria", un organisme public de contrôle des fonctionnaires, pour une passation de marché considérée illégale dans le domaine du ramassage des ordures.

Le maire, investi en janvier 2012 pour un mandat de quatre ans à la tête de cette mégalopole de 7 millions d'habitants, avait déposé devant le tribunal administratif deux recours, l'un pour défendre ses droits politiques, l'autre pour contester la compétence de la "procuradoria".

Le tribunal lui a donné gain de cause sur ces deux points, selon son avocat. "Evidemment, la +procuradoria+ va faire appel et l'affaire sera résolue en seconde instance devant le Conseil d'Etat", instance suprême de la justice administrative, a déclaré M. Parra.

La destitution de M. Petro avait provoqué une vive polémique et suscité plusieurs manifestations, le maire dénonçant un complot contre la gauche et contre le processus de paix actuellement en cours avec la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

Ancien membre de la guérilla urbaine du M-19 (Mouvement du 19 avril), dissoute en 1990, cet économiste de 53 ans, avait appelé à une "mobilisation permanente" face à ce qu'il avait qualifié de "coup d'Etat".

Un recours avait été introduit par l'équipe municipale à la fois devant la "procuradoria", qui l'avait rejeté, et devant le tribunal administratif. La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a également été saisie à Washington.

Parallèlement, un référendum posant la question du maintien du maire a été convoqué pour le 2 mars, à l'initiative d'opposants, qui ont réuni suffisamment de signatures pour obtenir l'organisation d'un tel scrutin.

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