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Le Japon et l'Asean pour la "liberté de survol" de la zone aérienne chinoise

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe (2e d), sa femme Akie, et les dirigeants des pays de l'Asean, parmi lesquels le Premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung (g) et le sultan du Brunei Hassanal Bolkiah (2e g), le 14 décembre 2013 à Tokyo [Toshifumi Kitamura / Pool/AFP]

Le Japon et les pays d'Asie du sud-est ont appelé à la liberté de circulation dans le ciel après la création par la Chine d'une zone d'identification aérienne controversée, à l'issue d'un sommet où Tokyo a promis 14 milliards d'euros à cette région qu'il courtise.

"Nous sommes d'accord pour coopérer davantage afin de garantir la liberté de survol et la sécurité de l'aviation civile, dans le respect des principes universellement reconnus de la loi internationale", ont déclaré samedi le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, et les chefs d'Etat ou de gouvernement des dix pays de l'Association des nations d'Asie du sud-est (Asean) dans un communiqué commun.

Bien que la Chine ne soit pas explicitement désignée, le Japon espère que la référence sera transparente: fin novembre, Pékin a décrété une "zone d'identification aérienne" (ZAI) au-dessus de la mer de Chine orientale qui chevauche celle du Japon et surtout englobe les îles inhabitées Senkaku, administrées par Tokyo mais revendiquées par Pékin sous le nom de Diaoyu.

La Chine exige de tout appareil étranger qui la traverse de s'identifier, mais le Japon, les Etats-Unis et la Corée du Sud ont depuis fait voler des appareils militaires dans la zone sans en informer Pékin, afin de bien montrer qu'ils faisaient fi de cette demande.

Le Japon et la Chine se livrent à un bras de fer à propos des Senkaku, particulièrement depuis septembre 2012 et le rachat par Tokyo d'une partie de cet archipel à leur propriétaire privé nippon. Depuis, Pékin envoie régulièrement des navires à proximité de ces îlots où croisent aussi les garde-côtes japonais.

Lors du sommet avec l'Asean, le Japon a voulu créer un front face à la puissance ascendante et aux prétentions régionales chinoises. Tokyo a tenté notamment de s'appuyer sur les quatre pays de l'Asean (Brunei, Malaisie, Philippines et Vietnam) qui entretiennent avec Pékin des différends territoriaux en mer de Chine méridionale.

Un avion des garde-côtes japonais survole les îles disputées Senkaku en mer de Chine orientale, le 13 octobre 2011<br />
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Un avion des garde-côtes japonais survole les îles disputées Senkaku en mer de Chine orientale, le 13 octobre 2011
 

"Nous observons des mouvements pour changer le statu quo en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale. Une montée de la tension dans la région ne profitera à personne et je suis très inquiet", a souligné M. Abe en évoquant implicitement Pékin, lors d'une conférence de presse après le sommet.

Endiguer l'influence chinoise

Reste que parmi les autres pays de l'Asean, (Birmanie, Cambodge, Indonésie, Laos, Singapour et Thaïlande), certains, comme le Cambodge et le Laos, sont perçus comme plus proches de la Chine, ce qui a compliqué la tâche pour trouver un point d'équilibre.

Le Japon a néanmoins réussi à faire inscrire dans le texte commun un soutien à sa politique de défense. "Le Premier ministre (japonais) Shinzo Abe a élaboré sa politique de sécurité dans le but de contribuer encore davantage à la paix et à la stabilité de la région", ont noté les signataires, alors que la Chine reproche à M. Abe, un conservateur aux convictions nationalistes, de vouloir réarmer son pays à marche forcée.

Pour endiguer l'influence chinoise mais aussi créer des opportunités économiques, M. Abe courtise ces pays d'Asie du sud-est en croissance qu'il a déjà tous visités depuis son arrivée au pouvoir il y a un an.

"Le Japon et l'Asean forment un partenariat pour la prospérité. Pour cela nous devons préserver la paix, protéger la mer et le ciel afin qu'ils restent ouverts à la circulation", a-t-il martelé.

Le Premier ministre Shinzo Abe, le 14 décembre 2013 à Tokyo  [Kazuhiro Nogi / AFP]
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Le Premier ministre Shinzo Abe, le 14 décembre 2013 à Tokyo
 

M. Abe leur a promis 2.000 milliards de yens (14 milliards d'euros) de dons et prêts, étalés sur cinq ans, au moment où les entreprises japonaises cherchent à se placer, particulièrement dans le domaine des infrastructures que l'Asie du sud-est veut moderniser.

Mais bien que leur coopération avec le Japon progresse, les pays de l'Asean sont aussi conscients du caractère incontournable de la Chine sur le plan économique, dont elle occupe le deuxième rang mondial juste devant le Japon.

"De bonnes relations entre la Chine et le Japon sont cruciales pour l'avenir de notre région", a déclaré vendredi le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono.

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