Depuis la fin de son mandat de président, en 1999, il s’est investi pour lutter contre le sida, aider les jeunes Sud-Africains et préserver la mémoire de son pays.
Mandela Président
Tout au long de son mandat, il jettera les bases de la réconciliation nationale pour faire de son pays une «nation arc-en-ciel». Acteur essentiel de la réconciliation des peuples, Nelson Mandela a réussi à effacer les inégalités devant la loi. Le processus de pardon a été facilité par la commission Vérité et Réconciliation, mise en place en 1996. Plus de 1 300 amnisties ont été accordées à des personnes ayant reconnu avoir commis des crimes et des exactions.
En 1997, Nelson Mandela cède la présidence de l’ANC à son premier ministre Thabo Mbeki. Comme il s’y était engagé lors de son élection, Nelson Mandela n’a fait qu’un seul mandat à la tête du pays et ne se présentera pas à l’élection présidentielle de 1999. Pour les observateurs, ce deuxième scrutin multiracial a valeur de test. L’ANC remporte les élections et porte Mbeki au pouvoir. Agé de 81 ans, Nelson Mandela quitte la vie politique, mais ne se résigne pas pour autant à une calme retraite.
Vidéo : Nelson Mandela, allié précieux de la lutte contre le Sida
Nelson Mandela, allié précieux de la lutte... par france24
D’un combat à l’autre
Depuis qu’il s’est retiré de la scène politique en 1999, l’ancien président sud-africain joue de sa notoriété afin de lever des fonds pour lutter contre le sida. Celui qui fut la figure de la lutte anti-apartheid a fait du combat contre le virus du sida, qui touche plus de 25 millions de personne en Afrique, son nouveau cheval de bataille. Pour célébrer ses 90 ans, Mandela a lancé en 2008 une campagne internationale contre le sida, baptisée «46 664», en référence à son matricule à la prison de Robben Island, de 1964 à 1990.
En épousant la lutte contre le VIH, l’ex-chef d’Etat a brisé un tabou encore persistant sur le continent, notamment dans en Afrique du Sud, le pays plus touché de la planète avec de cinq millions de séropositifs, soit environ 22 % de la population adulte. La pandémie a atteint plusieurs membres de sa famille. En 2002, le prix Nobel de la paix rompt le silence une première fois en confiant à un journal que l’une de ses nièces et deux de ses petits-neveux sont séropositifs.
En 2005, son fils aîné, Makegatho, décède de la maladie. Le lendemain, lors d’une conférence de presse, Nelson Mandela déclare qu’«il faut rendre ce virus public et ne pas le cacher, parce que la seule façon de le considérer comme une maladie normale, comme la tuberculose ou le cancer, est d’en parler et de dire que quelqu’un est mort à cause du sida. Et les gens arrêteront de le voir comme quelque chose d’extraordinaire.» Une fois de plus, les réactions sont unanimes pour saluer le courage de «Madiba», surnom donné, en souvenir de son clan d’origine, au héros de la lutte anti-apartheid.
Une légende vivante
Des années après avoir quitté le pouvoir, Nelson Mandela continuait de fasciner les dirigeants du monde entier. Quelle image aussi — si précieuse pour les hommes politique — que de s’afficher aux cotés de celui qui changea la face de son pays !
Nelson Mandela rappelait souvent que « tant que l’injustice et l’inégalité perdureront, aucun d’entre nous ne pourra prendre de repos». Il continuait de sillonner le monde pour propager son message de paix et son aura n’a jamais faibli. Le 27 avril 2004, alors que le président Thabo Mbeki, tout juste réélu prête serment, Mandela, qui est devenu une légende vivante et qui assiste à la cérémonie, est longuement ovationné.
Vidéo : La rencontre entre le Dalaï-Lama et Nelson Mandela
Former les élites de demains
Inquiet pour l’avenir de ses enfants, il a également créé un fonds spécial pour leur venir en aide, leur offrir une scolarité normale et, aussi, leur inculquer les valeurs qui lui sont chères, comme la réconciliation, la paix ou la justice. Selon lui, ces valeurs permettront, à terme, de parvenir à une égalité entre les hommes et les femmes et d’enraciner la démocratie.
Enfin, l’ancien avocat a créé la Fondation Mandela Rhodes pour rappeler le long chemin de son pays vers la liberté. Selon lui, «la liberté n’est pas quelque chose que l’on reçoit, on doit l’acquérir». En mettant en place des campagnes d’information et de mobilisation sur les luttes passées et présentes pour la liberté, il espère former les élites de demain.
Un géant
Le parcours de Mandela ressemble à un combat perpétuel. Pour la liberté ou contre la maladie. Deux causes qu’il a liées en donnant le numéro de sa cellule en prison, le 46664, à sa campagne de sensibilisation sur le sida. Les vingt-sept années passées dans la prison de Robben Island n’ont pas suffi à briser cet homme, qui aura défendu les droits des plus faibles jusqu’à son dernier souffle. Il entretenait une relation particulière avec la ville de Londres, qui l'avait toujours soutenu dans son combat et l'avait honoré en dressant une monumentale statue à son effigie.
Plus qu’un homme engagé, Nelson Mandela est aussi devenu au fil des ans un véritable symbole. Symbole de liberté au regard de son combat pour la lutte contre l’apartheid. Symbole de courage pour avoir passé 27 ans dans les geôles sud-africaines. Symbole de déterminisme pour être le premier président noir d’Afrique du Sud élu démocratiquement.
Retrouvez la première partie de sa biographie ici
Retrouvez la deuxième partie de sa biographie ici
Informations : Fondation Nelson Mandela, sur le site internet http://www.46664.com
Chronologie
1918 : Naissance
1944 : Intègre l’ANC
1948 : Mise en place de l’apartheid en Afrique du Sud
1956 : Première arrestation
1961 : Après le massacre de Sharpeville (79 morts) et l’interdiction de l’ANC, il prône l’action armée
1963 : Condamné à cinq ans de prison
1964 : Condamné à perpétuité
1990 : Définitivement libéré
1991 : Fin de l’apartheid
1993 : Prix Nobel de la paix avec le président Frederik de Klerk
1994-1999 : Président
1995 : Publication de son autobiographie, Un long chemin vers la liberté (Livre de poche)
1999 : Crée sa première fondation, contre le sida
2004 : À l'âge de 85 ans, Mandela annonce qu'il se retire de la vie publique
2005 : Son fils, Makegatho, meurt du sida
2013 : Suite à une infection pulmonaire, il est placé sous assistance respiratoire, entre la vie et la mort