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Les quatre otages du Niger attendus mercredi à Paris

Une manifestation le 22 juin 2013 à Paris, pour marquer les 1000 jours de captivité des quatre Français enlevés à Arlit, au Niger, en 2010, [Fred Dufour / AFP/Archives]

Les quatre derniers otages français travaillant pour Areva et une filiale de Vinci, enlevés à Arlit au Niger par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui ont été libérés après trois ans de détention, sont arrivés mardi à l'aéroport de Niamey, a constaté l'AFP.

Au Mali, pays frontalier du Niger, une source sécuritaire a déclaré que les "dernières négociations" sur leur libération "se sont déroulées dans le désert malien". "Des notables maliens du Nord, selon cette source, ont apporté leur concours ponctuel aux négociations".

Les quatre Français Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret, qui avaient été enlevés en 2010, sont apparus amaigris, mais semblaient être en bonne santé, selon le correspondant de l'AFP.

 le président du Niger Mahamadou Issoufou, les otages français libérés Thierry Dol et Daniel Larribe et le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, à l'aéroport de Niamey, le 29 octobre 2013 [Hama Boureima / AFP]
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De gauche à droite: le président du Niger Mahamadou Issoufou, les otages français libérés Thierry Dol et Daniel Larribe et le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, à l'aéroport de Niamey, le 29 octobre 2013
[Hama Boureima / AFP]
 

Thierry Dol, 32 ans, vêtu d'un habit vert pâle et d'un turban bleu, et portait une barbe noire fournie, a déclaré à l'AFP que ses trois années de captivité aux mains d'Aqmi ont été "très difficiles" mais qu'il s'agissait d'une "épreuve de la vie".

Les quatre ex-otages ont été accueillis dans un salon d'honneur de l'aéroport de Niamey par le président nigérien Mahamadou Issoufou, accompagné de M. Fabius et du ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian.

L'annonce de la libération des otages a été faite auparavant par le président français François Hollande, en déplacement en Slovaquie.

"Je veux vous annoncer une heureuse nouvelle. Je viens d'apprendre par le président du Niger que nos quatre otages du Sahel, les otages d'Arlit, viennent d'être libérés", a déclaré M. Hollande dans une allocution à Bratislava.

Le président français François Hollande, à Bratislava, le 29 octobre 2013 [Samuel Kubani / AFP]
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Le président français François Hollande, à Bratislava, le 29 octobre 2013
[Samuel Kubani / AFP]
 

Le Niger "s'est employé" à libérer les quatre otages français enlevés à Arlit (nord du Niger), site d'extraction d'uranium, par Aqmi et qui ont été libérés mardi, a déclaré le président nigérien Mahamadou Issoufou.

Ni "assaut" ni "rançon" (Défense)

"Depuis l'enlèvement des otages il y a trois ans, le Niger s'est employé aux conditions de leur libération. Aujourd'hui, c'est chose faite. On s'en félicite", a déclaré le chef de l'Etat nigérien à Niamey alors qu'il accueillait les quatre ex-otages dans l'enceinte de l'aéroport de Niamey.

Montage photos du 8 septembre 2012 à partir de captures d'une vidéo fournie par le site internet Sahara Medias, présentant les 4 otages français détenus par Aqmi à Arlit au Niger [ / Sahara Medias/AFP/Archives]
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Montage photos du 8 septembre 2012 à partir de captures d'une vidéo fournie par le site internet Sahara Medias, présentant les 4 otages français détenus par Aqmi à Arlit au Niger
[ / Sahara Medias/AFP/Archives]
 

"Cette libération s'est faite en collaboration avec le président français François Hollande", a poursuivi Mahamadou Issoufou.

Le président nigérien a ensuite rendu hommage aux "membres de l'équipe nigérienne" à qui il a confié la "mission" de faire libérer les quatre Français.

Le ministre français de la Défense a assuré qu'il n'y a avait eu ni "assaut" ni "rançon" pour libérer les Français.

"Il n'y a pas eu d'assaut. Il y a eu une initiative prise par les réseaux du président (nigérien Mahamadou) Issoufou qui a permis une libération sans heurts", a déclaré à la chaîne de télévision TF1 le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.

Les ex-otages sont arrivés à Niamey peu avant 19H00 (heure de Paris), selon l'entourage du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.

"Cela fait trois ans qu'ils sont otages et le cauchemar est fini", a déclaré à l'AFP Laurent Fabius, précisant que les quatre hommes avaient été conduits dans une villa où ils allaient se changer et passer la nuit, avant de rentrer en France mercredi en fin de matinée.

Infographie localisant l'enlèvement des quatre otages libérés au Niger  [ / AFP]
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Infographie localisant l'enlèvement des quatre otages libérés au Niger
[ / AFP]
 

François Hollande a exprimé "toute sa gratitude" au président nigérien Mahamadou Issoufou "qui a réussi à obtenir la libération de nos compatriotes". Selon son entourage, il a été prévenu "personnellement" par son homologue nigérien.

Sept Français toujours otages

François Hollande a évoqué "trois ans d'épreuves pour ces ressortissants capturés, détenus par des geôliers sans scrupules", "trois ans de souffrance pour les familles qui vivaient un calvaire et qui sont aujourd'hui soulagées".

Les familles ont été informées par le président juste avant l'annonce publique. "Seul l'Etat pouvait le sortir de là", a réagi Pascale Robert, mère de Pierre Legrand, sur la chaîne d'information en continu BFMTV.

Site d'extraction d'uranium de l'usine Areva à Arlit, au Niger, le 25 février 2005 [Pierre Verdy / AFP/Archives]
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Site d'extraction d'uranium de l'usine Areva à Arlit, au Niger, le 25 février 2005
[Pierre Verdy / AFP/Archives]
 

"On a l'impression de ressentir quelque chose que l'on n'avait jamais ressenti. On attend maintenant le retour physique, de les voir, leur parler, les toucher". "J'ai du mal à y croire encore. Je suis heureuse, émue", a déclaré à l'AFP Brigitte Laur, sa tante maternelle.

"Aujourd'hui, on me dit qu'ils sont libres sains et saufs. Nous sommes très heureux, même plus encore, c'est même indescriptible", a déclaré sur la radio RTL le président du comité de soutien de Thierry Dol, Karl Lebeau. "Tant que je ne toucherai pas Thierry Dol et les autres, je n'y croirai pas, je suis tellement heureux de cette annonce", a-t-il ajouté.

Jeudi 24 octobre, des sources sécuritaires régionales à Gao (Mali) avaient fait état de la présence d'émissaires dans le Sahel pour "accélérer les négociations en vue de la libération des otages français". Mais la France avait "formellement démenti" l'envoi de ces émissaires.

François Hollande a rappelé son engagement dans ce dossier: "Dès que j'ai pris mes fonctions, j'avais décidé d'utiliser tous les contacts possibles. La guerre que nous avons engagée au Mali (...) a pu suspendre ces initiatives", a expliqué le président français. "Elles ont été immédiatement reprises" ensuite, a-t-il ajouté.

Le 16 septembre 2010, sept personnes - cinq Français dont une femme, un Togolais et un Malgache - avaient été enlevées à Arlit, site d'extraction d'uranium dans le nord du Niger. Le 24 février 2011, la Française, Françoise Larribe, épouse de Daniel, ainsi que le Togolais et le Malgache, avaient été libérés "en territoire nigérien".

Le 21 mars de la même année, Aqmi avait réclamé "au moins 90 millions d'euros" pour la libération des quatre Français encore otages, demande rejetée par la France.

Après ces libérations, sept Français sont toujours détenus de par le monde: deux au Sahel, un au Nigeria, quatre en Syrie. "Je pense à ces sept otages", a affirmé M. Hollande, "je leur dis ce message simple et bref: ne perdez pas espoir, ne perdez jamais espoir, la République est là toujours solidaire".

 

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