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L'Université de Pékin justifie le renvoi d'un économiste

Vue aérienne de la place Tiananmen et d'une partie de la ville, le 3 août 2013 à Pékin [Ed Jones / AFP/File] Vue aérienne de la place Tiananmen et d'une partie de la ville, le 3 août 2013 à Pékin [Ed Jones / AFP/File]

La prestigieuse Université de Pékin a justifié le renvoi d'un éminent économiste connu pour avoir publiquement pris position en faveur de réformes démocratiques dans la Chine communiste en assurant qu'il était un mauvais professeur.

Le renvoi de Xia Yeliang, qui a suscité de vives réactions à l'étranger et sur les réseaux sociaux chinois, s'inscrit dans le cadre d'un durcissement du régime à l'endroit de ses détracteurs.

M. Xia a affirmé à l'AFP qu'il pensait que son limogeage sanctionnait ses opinions et notamment le soutien qu'il a apporté à la Charte 08, un texte de décembre 2008 appelant à l'avènement d'une démocratie pluraliste en Chine et signé par plusieurs centaines d'intellectuels et militants des droits del'Homme.

Mais l'Université de Pékin a publié un communiqué samedi sur un site de microblogs, affirmant que l'enseignant était le plus mal classé et qu'il avait fait l'objet de 340 plaintes de la part d'étudiants depuis 2006.

"La notation de Xia Yeliang en tant qu'enseignant a été pendant de nombreuses années consécutives la plus mauvaise de l'université", assure le communiqué.

Il précise qu'un comité universitaire avait voté sa démission en octobre 2012 tout en lui accordant un an de sursis afin qu'il s'améliore.

Au cours de la réunion suivante le concernant, 30 membres du comité avaient voté en faveur de son renvoi, trois contre, un s'était abstenu et trois étaient absents.

Les utilisateurs de Sina Weibo, le premier service de microblogs du pays, ont mis en doute la version de l'université.

"Même s'il exprimait parfois des opinions fortes, en général c'était un bon professeur", a estimé l'un d'eux.

L'arrivée d'une nouvelle équipe dirigeante en Chine, au tournant 2012/2013, ne s'est pas traduite par une amorce d'ouverture politique. Les autorités ont au contraire renforcé leur contrôle sur les réseaux sociaux et durci leur répression à l'encontre des voix dissidentes.

L'intellectuel dissident et prix Nobel de la paix 2010 Liu Xiaobo purge une peine de 11 ans de prison pour avoir corédigé la Charte 08.

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