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Des crématoriums revendent les dents en or des morts

Un cercueil (image d'illustration) [AFP/Archives]

Après avoir contacté la totalité des crématoriums de Suisse, des journalistes de la SRF (radio et télévision suisse), ont découvert que deux établissements du pays récupéraient les dents en or de leurs "clients" décédés pour les revendre. 

 

Une enquête réalisée la Schweizer Radio und Fernsehen (SRF, radio et télévision suisse) révèle l’existence d’un commerce macabre en Suisse.  Certains crématoriums suisses récupèreraient de l’or, essentiellement des dents, après incinération des défunts pour ensuite les revendre.

À Soleure par exemple, commune allémanique de 16 000 habitants, le crématorium de la ville s’est offert une nouvelle installation qui permet de récupérer automatiquement les métaux précieux présents dans les cendres du four crématoire. 

Son gérant, Michael Streun explique : "dans la grande majorité des cas, c'est de l'or que nous retrouvons. Mais des fois, nous récupérons aussi de l'argent ou du platine". Les métaux récupérés sont ensuite revendus à des orfèvres. 

 

Un "marché" de presque 3 millions d’euros annuels

Dans un pays où 53 000 crémations sont réalisées chaque année, et alors qu’une étude allemande estime qu’en moyenne 2,2 grammes d’or sont récupérés par défunt, c’est un "trésor" de près de 3,5 millions de francs suisses (2,8 millions d’euros) que peuvent potentiellement se partager les professionnels du secteur de l’incinération.

Dès lors on comprend mieux l'engouement de Michael Streun à vouloir automatiser la récupération des métaux précieux lors des crémations. Avec son nouvel équipement, il a pu ainsi récupérer près de 35 000 francs suisses, soit environ 28 000 euros pour la seule année 2012. 

À Rüti, une ville du canton de Zurich, le crématorium revend chaque année de 5.000 à 7.000 francs suisses de métaux précieux (entre 4.000 euros et 5.600 euros). Ici, l’entreprise dit récupérer uniquement les bouts de métaux qui restent coincés, l'argent servant à soutenir des organisations de soins palliatifs.

À 200 kilomètres de là, à Fribourg, le centre funéraire ne récupère pas les dents en or car les fours ne le permettent pas. L'établissement récupère uniquement les prothèses en titane et une entreprise spécialisée se charge de les faire fondre.

 

Un problème éthique

D'autres établissements du pays renoncent à revendre et à récupérer les dents des défunts. Bernhard Meister, par exemple, le gérant du crématorium de Bâle, estime que ces métaux appartiennent aux défunts

Pour Alexandra Rumo-Jungo, professeur en droit civil à l'Université de Fribourg, les dents en or "font partie de l’héritage" et c'est donc à la famille des disparus de décider de leur devenir.

A Soleure, aucune autorisation n'a été demandée jusqu'à présent auprès des proches même si le gérant assure que cette pratique allait changer.

 

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