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L’Amérique est à l’arrêt

Les Etats-Unis sont plongés dans une situation de paralysie. [BRENDAN SMIALOWSKI / AFP]

Sans parvenir à trouver un accord, républicains et démocrates ont plongé le pays dans une situation de blocage rare outre-Atlantique.

 

«En raison de la fermeture des services publics fédéraux, le musée n’ouvrira pas ses portes.» Des affiches comme celle-ci, placardée sur l’entrée du Smithsonian Institut de Washington (qui regroupe 19 prestigieux musées aux Etats-Unis), fleu­rissaient hier à travers tout le pays.

En cause, l’incapacité du Congrès à s’entendre sur un budget pour l’exercice 2014. La faute essentiellement aux républicains du Tea Party qui veulent à tout prix faire tomber Barack Obama et sa réforme du système de santé.

Une absence d’accord qui entraîne, de fait, la cessation d’activité de nombreuses administrations. Un «shutdown» (fermeture) redouté qui, selon le président américain, «aura des conséquences économiques très réelles pour des gens dans la vraie vie, et tout de suite».

 

De la Nasa aux cimetières

Premières victimes : les 800 000 employés fédéraux, sur un total de 2 millions, qui vont être mis au chômage forcé et ne toucheront pas leur paie. Une mesure qui ne devrait pas affecter les postes dits «essentiels» comme les contrôleurs aériens, les gardiens de prison ou les agents des services secrets.

Proportionnellement, la Nasa est la plus concernée avec 97 % de ses 18 000 employés renvoyés chez eux. Seules la surveillance et l’assistance de la Station spatiale internationale restent assurées.

400 parcs nationaux et musées à travers le pays sont aussi touchés de façon plus visible. Ainsi, le parc national du Yosemite ou la statue de la Liberté seront inaccessibles aux centaines de milliers de visiteurs attendus à cette époque de l’année.

La Maison Blanche elle-même est concernée. Des conseillers du président à ses cuisiniers, près de trois quarts des 1 700 employés du 1 600 Pennsylvania avenue devront rester chez eux.

Enfin, le «shutdown» se fait aussi sentir en France où les quelques cimetières américains, gérés par une commission dépendant du gouvernement fédéral, resteront fermés. Et pas question de faire du zèle, car la loi interdit au personnel au chômage forcé de se rendre sur son lieu de travail, et même de lire ses mails professionnels.

 

Obama ne devrait pas renoncer

Reste à savoir combien de temps le blocage pourrait durer. Des dix-sept «shutdowns» qu’ont connus les Etats-Unis depuis 1977, le plus long a eu lieu en 1996, sous Bill Clinton, et a duré 28 jours.

Selon Nicole Bacharan, spécialiste de la société américaine, un accord devrait cette fois être trouvé plus vite. «Les républicains prennent un risque avec ce blocage, estime-t-elle. La population américaine les en tiendra responsables.» Et selon les estimations, une semaine de paralysie coûterait six milliards d’euros.

Quant à Barack Obama, pour qui c’est le dernier mandat de président, il n’a aucun intérêt à renoncer. «Depuis 2009, aucune de ses réformes ne passe au Congrès. Celle-ci est très importante pour lui, il ne peut pas céder, estime Nicole Bacharan. Le vote sur le plafond de la dette, prévu le 17 octobre, pourrait forcer les deux camps à s’accorder…» Ou plonger encore plus le pays dans la crise. 

 

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