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États-Unis : le «shutdown» évité in extremis

Kevin McCarthy, le président de la Chambre des Représentants, a proposé un accord temporaire sur le budget. [©Ken CEDENO/REUTERS]

Les États-Unis ont évité de justesse le «shutdown», la fermeture totale des services de l’État américain, grâce à un accord provisoire au Congrès proposé par les Républicains et approuvé in extremis.

Chaque année, l’accord sur le budget de l’État est l’épée de Damoclès qui menace l’administration américaine. Après des semaines de négociations entre les Démocrates et les Républicains, un accord provisoire a finalement été conclu cette nuit à la Chambre des Représentants puis au Sénat américain, trois heures à peine avant l’heure fatidique du «shutdown». 

Ce mot, qui signifie «fermer» en anglais, désigne la fermeture de tous les services de l’État américain, faute d’accord sur le budget. En effet, chaque année, les parlementaires américains doivent voter avant le 1er octobre sur le budget alloué à l’État fédéral. Si un accord sur la loi budgétaire n’est pas trouvé à temps, l’État se voit dans l’obligation de cesser certains paiements, des milliers de fonctionnaires se trouvent au chômage technique et des milliers d’Américains bénéficiant d’aides de l’État se retrouvent sans rien. Une situation qui peut avoir de graves conséquences sur l’économie des États-Unis

Pour éviter cette situation, le président de la Chambre des Représentants, Kevin McCarthy, a soumis samedi matin une proposition de financement temporaire, pendant 45 jours, laissant ainsi le temps aux membres du Congrès de trouver un accord pour l’année à suivre. Cette proposition des Républicains a été approuvée avec 335 oui (91 non) à la Chambre, à majorité républicaine, puis à 88 voix pour et 9 contre au Sénat, détenu par les Démocrates. 

L'aide militaire pour l'Ukraine exclue 

Si cet accord permet à l’administration américaine de fonctionner correctement jusqu’à la mi-novembre, le texte a toutefois été critiqué par le président Joe Biden. En effet, l’accord temporaire de Kevin McCarthy exclut du budget l’aide des États-Unis vers l’Ukraine. 

«Cette nuit, les majorités bipartisanes de la Chambre des représentants et du Sénat ont voté en faveur du maintien de l'ouverture du gouvernement, évitant ainsi une crise inutile qui aurait infligé des souffrances inutiles à des millions d'Américains qui travaillent dur», a déclaré Joe Biden dans un communiqué. «Alors que le président de la Chambre des représentants et l'écrasante majorité du Congrès ont apporté un soutien indéfectible à l'Ukraine, cet accord ne prévoit pas de nouveaux fonds pour poursuivre ce soutien. Nous ne pouvons en aucun cas permettre que le soutien américain à l'Ukraine soit interrompu», a-t-il ajouté. 

Quelques élus républicains à la Chambre, proches de l’ancien président Donald Trump, refusent d’envoyer toute aide supplémentaire à l’Ukraine, affirmant que ces fonds devraient être utilisés pour la gestion de la crise migratoire. Avec leur très faible majorité à la Chambre des Représentants, les Républicains ont été obligés de retirer les fonds alloués Kiev du texte provisoire sur le budget pour pouvoir compter sur les trumpistes de leur camp. 

L’aide militaire de plusieurs milliards de dollars devrait toutefois figurer dans un projet de loi distinct, qui pourrait avoir lieu la semaine prochaine. 

Si les élus américains sont parvenus in extremis à un accord, cela n’est pas toujours le cas. Au cours de la présidence de Donald Trump, les États-Unis avaient connu le plus long shutdown de leur histoire, avec 35 jours de fermeture des services fédéraux.

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