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Israël, Ukraine, shutdown… Les défis qui attendent Mike Johnson, nouveau speaker du Congrès américain

Mike Johnson est un fidèle de l'ancien président Donald Trump Mike Johnson est un fidèle de l'ancien président Donald Trump [REUTERS/Elizabeth Frantz]

Élu après 22 jours de vacance du perchoir et l’échec de plusieurs de ses collègues, Mike Johnson, le nouveau président de la Chambre des représentants du Congrès des États-Unis, va devoir rassembler les Républicains sur un certain nombre de dossiers épineux.

Propulsé à la présidence de la Chambre des Représentants des États-Unis, le Républicain Mike Johnson a du pain sur la planche. Élu après 22 jours de vacance du perchoir et la destitution surprise de l’ancien speaker Kevin McCarthy, le représentant de la Louisiane va devoir gagner la confiance de ses pairs et relancer le travail parlementaire de la Chambre, à l’arrêt depuis le 3 octobre dernier. 

Mike Johnson n’est cependant pas le premier choix des Républicains : il est le quatrième candidat à avoir été désigné par le parti, après les échecs successifs ou les abandons de Steve Scalise, Jim Jordan, Tom Hern, et d’autres élus qui ne sont pas parvenus à réunir les 217 voix nécessaires. C’est donc dans un contexte d’épuisement des Républicains, et surtout d’urgence, compte tenu de la situation à l’international, que Mike Johnson a été élu. Fidèle de Donald Trump, mais presque inconnu du grand public, il doit faire face à plusieurs défis de taille. 

Depuis la destitution de Kevin McCarthy, le 3 octobre dernier, le Congrès américain n’avait donc pu voter aucune loi ni résolution. Dès son élection mercredi soir, Mike Johnson a immédiatement fait adopter une résolution pour condamner les attaques du Hamas contre Israël, approuvée à 412 voix pour, 10 contre et 6 abstentions, nouvelle preuve du soutien presque inconditionnel des États-Unis à Israël. 

Des aides pour les alliés à l'étranger

La résolution déclare que la Chambre «se tient au côté d'Israël qui se défend contre la guerre barbare lancée par le Hamas et d'autres terroristes» et «réaffirme le droit d'Israël à l'autodéfense». Dans la soirée, le président américain Joe Biden a aussi exhorté le Congrès à adopter une aide financière pour Israël. 

Il a également appelé les députés à faire de même pour l’Ukraine, mais sur ce point, le vote risque d’être plus complexe. En effet, une poignée d’élus républicains, parmi l’aile droite et très conservatrice du Congrès, notamment proches de Donald Trump, s’opposent à l’adoption d’une nouvelle enveloppe militaire pour Kiev. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’ancien speaker, Kevin McCarthy, avait été destitué, accusé par ces Républicains de négocier derrière leur dos avec Joe Biden et les Démocrates pour aider l’Ukraine

Ces proches de Trump souhaitent que l’argent qui était alloué à l’Ukraine serve plutôt pour la politique intérieure, notamment pour les questions de sécurité, et de sécurisation des frontières du territoire américain. 

Les Républicains n’ayant qu’une très courte majorité au Congrès (221 sièges contre 212 pour les Démocrates), le parti conservateur ne peut se permettre d’être divisé pour pouvoir faire adopter ses lois. Les désaccords entre les Républicains plus modérés et les proches de Trump risquent toutefois de mener à de nouveaux blocages. 

risque de shutdown

«Les dernières semaines ont été difficiles et nous rappellent que la Chambre est aussi complexe et diversifiée que les gens qu’elle représente. L’urgence du moment exige une action audacieuse et décisive pour rétablir la confiance, faire progresser nos priorités législatives et faire preuve de bonne gouvernance. Notre Conférence républicaine de la Chambre est unie et désireuse de travailler», a déclaré le nouveau speaker sur X. 

Une autre échéance risque de raviver les tensions : l’adoption du budget de l’État fédéral. Le Congrès n’était parvenu qu’à un accord provisoire en septembre dernier qui doit prendre fin le 17 novembre prochain. En cas de désaccord ou d’échec à trouver un accord, qui doit être validé par la majorité absolue des deux Chambres du Congrès, l’État fédéral risque d’être «paralysé», ne pouvant plus effectuer un certain nombre de paiements, comme par exemple les salaires des fonctionnaires fédéraux, qui se retrouveront donc au chômage. 

La poignée d’élus trumpistes rebelles a déjà laissé entendre qu’ils pourraient bloquer l’approbation du budget, et faire tomber les États-Unis dans le «shutdown», jusqu’à avoir obtenu ce qu’ils veulent sur «tous» les dossiers. Les Démocrates quant à eux jugent le nouveau speaker, qui devra animer les débats, trop conservateur. Les batailles au Congrès ne font donc que commencer. 

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