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Fusillade de Washington : une Amérique surarmée ?

L'immeuble de bureaux de la Marine dans le quartier de Navy Yard, le 16 septembre 2013 à Washington [Saul Loeb / AFP]

C’est un Barack Obama à la fois ému et lassé qui s’est retrouvé lundi «une nouvelle fois face à une fusillade de masse». Un acte qui a fait douze morts, dont le tireur, dans un immeuble de bureaux de la Marine américaine à Washington. Une nouvelle «tragédie» qui, comme après celle qui a touché une école de Newton en décembre 2012, relance le débat sur le contrôle des armes à feu dans le pays.

 

Si la plupart des commentaires qui ont suivi la fusillade de Washington s’adressaient aux proches des victimes, certains élus américains ont saisi l’occasion pour dénoncer une nouvelle fois une situation préoccupante. «Le Congrès doit arrêter d'esquiver ses responsabilités et poursuivre un débat réfléchi sur la violence due aux armes à feu dans ce pays», a ainsi déclaré Mme Feinstein, sénatrice de Californie.

Aurora, Fort Hood, Blacksburgh, Tucson ou encore Columbine... Les années passent et les mêmes drames se reproduisent. Une violence qui, selon l’organisme de prévention de la violence par arme à feu Brady Campaign, ferait environ 30 000 victimes par an, dont plus de 9 000 homicides.

Rien que depuis la tuerie de Newton, le 14 décembre 2012, 8 241 personnes auraient été tuées. Il faut dire que le nombre d'armes à feu en circulation est estimé à 300 millions pour environ 318 millions d’habitants.

A titre de comparaison, en France on en compterait 19 millions pour 65 millions d’habitants et 35 meurtres par an. En début d’année, le président Obama et ses alliés démocrates avaient bien essayé d’interdire la fabrication et la vente d'armes semi-automatiques et de renforcer la règlementation.

Un projet soutenu par une majorité d’Américains, mais qui ne passera pas l’obstacle du Congrès. La faute à l'opposition des républicains et du lobby anti-armes. «Un jour de honte pour Washington», avait alors commenté le président face à ce rejet.

 

Lobby et Constitution

La raison de l’incapacité des Etats-Unis à combattre le fléau des armes à feu est tout d’abord à chercher au coeur même de sa Constitution. Le deuxième amendement l’explique bien, «une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé».

Un «droit fondamental» auquel les Américains restent pleinement attachés. La National rifle association, un puissant lobby, y tient elle aussi et compte le préserver. Forte de ses 4 millions d'adhérents et de 68% d’opinion favorable au sein de la population, elle n’hésite pas à faire pression sur les politiques.

Dernier exemple en date, la semaine dernière au Colorado, où deux sénateurs démocrates favorables au contrôle des armes ont perdu leur siège après un vote de défiance. Pour convaincre l’opinion de mettre deux républicains pro-armes à feu à leurs places, la NRA a dépensé pas moins de 362 000 dollars (environ 270 000 euros). «Depuis Newton, il y a un dégoût et un découragement envers la classe politique impuissante», explique la politologue Nicole Bacharan. Une situation qui devrait perdurer.

 

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