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1.300 morts dans l'attaque de Damas selon l'opposition

Photo fournie le 17 août 2013 par l'opposition syrienne montrant des immeubles endommagés dans la banlieue de Damas [- / Shaam News Network/AFP/Archives]

Un carnage a eu lieu mercredi près de Damas où l'armée aurait fait usage d'armes chimiques tuant plus de 1.300 personnes selon l’opposition qui a réclamé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

Les autorités syriennes ont démenti ces accusations qualifiées d'"infondées" alors que la Coalition nationale de l'opposition a demandé une enquête de l'équipe d'experts de l'ONU qui se trouve déjà en Syrie.

Les bombardements, d'une ampleur sans précédent, ont fait au moins cent morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui ne se prononce pas sur l'usage d'armes chimiques. En revanche, la Coalition nationale de l'opposition avance le chiffre de plus 650 tués selon elle par les armes chimiques.

Cette hécatombe est survenue alors qu'une commission de l'ONU se trouve en Syrie pour enquêter sur l'usage éventuelle de telles armes dans le conflit qui a fait plus de 100.000 morts depuis mars 2011.

Photo de l'opposition syrienne montrant des cadavres d'adultes et d'enfants victimes, selon elle, d'armes chimiques, lors de bombardements de l'armée près de Damas, le 21 août 2013 [- / Shaam News Network/AFP]
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Photo de l'opposition syrienne montrant des cadavres d'adultes et d'enfants victimes, selon elle, d'armes chimiques, lors de bombardements de l'armée près de Damas, le 21 août 2013
 

Des vidéos diffusées par les militants montrent des enfants inanimés étendus sur le sol à côté de corps d'hommes qui ne portent aucune trace de sang. Des hommes circulent entre les rangées de corps alignés.

Sur l'une des vidéos, du personnel soignant tente de fournir les premiers soins à des enfants et leur mettre des masques à oxygène pour les aider à respirer, alors que des médecins essaient de ranimer d'autres qui semblent inconscients.

Dans une autre, devant plusieurs dizaines de corps, un caméraman crie "Génocide à Mouadamiya al-Cham avec des armes chimiques", avant d'ajouter paniqué: "Mes parents? mon père et ma mère? Où sont-ils?"

"Au moins cent personnes ont été tuées et ce chiffre augmentera certainement car les raids et les bombardements continuent et la puissance de feu est considérable", a affirmé l'OSDH.

Le bruit sourd d'explosions était entendu mercredi matin à Damas où le ciel était caché par un nuage gris.

"Après minuit, les forces du régime ont intensifié leurs opérations militaires dans les zones de la Ghouta orientale et la Ghouta occidentale (banlieue de Damas), en ayant recours à l'aviation et aux lance-roquettes", a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Il a précisé que l'opération se concentrait sur la localité de Mouadamiya al-Cham au sud-ouest de la capitale, soulignant qu'il s'agissait du "bombardement le plus violent sur cette localité depuis le début de la campagne militaire du régime", il y a plusieurs mois.

Selon l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales, "les forces loyalistes cherchent à reprendre" la ville.

L'ONG a en outre fait état de "sept raids aériens sur cette localité alors qu'elle était la cible de bombardements violents ainsi que la ville d'Erbine".

Les militants des Comités locaux de coordination (LCC) ont pour leur part accusé le "régime d'avoir commis un crime indescriptible à l'aide d'armes chimiques dans ces zones".

En revanche, les autorités syriennes ont démenti mercredi avoir eu recours à ce type d'armes, le ministre de l'Information accusant certaines télévisions satellitaires de diffuser des informations "infondées".

L'agence officielle Sana a affirmé qu'"onze personnes, dont des enfants ont été blessées, ce matin lors d'une attaque terroriste aux obus de mortier contre le quartier oriental de Mouadamiya".

L'OSDH appelle la commission d'enquêteurs de l'ONU à "se rendre dans les zones sinistrées et assurer l'accès aux aides médicales et de secours" pour vérifier les informations faisant état d'usage d'armes chimiques.

Le secrétaire général de la Ligue arabe a aussi appelé ces enquêteurs à inspecter "immédiatement" les lieux et a demandé que les auteurs de ce "crime" soient traduits "devant la justice pénale internationale".

Le chef de l'opposition syrienne, Ahmed Jarba, a réclamé comme Londres une réunion urgente du Conseil de sécurité sur ce "massacre".

M. Jarba a en outre appelé les enquêteurs de l'ONU à se rendre "sur le lieu du crime" comme l'a également fait le président français François Hollande.

Une journaliste de l'AFP qui s'est rendue dans l'hôtel à Damas où résident les membres de la commission a constaté qu'ils étaient sortis. Le porte-parole de l'ONU dans la capitale syrienne, Khaled al-Masri, a dit ignorer "tout du travail des inspecteurs sur les armes chimiques à Damas, qu'il ne savait pas dans quelles régions ils devraient se rendre pour inspecter, ni s'ils avaient commencé".

Selon Sana, "des unités de l'armée ont effectué une série d'opérations contre les groupes terroristes armés dans les villes de Jobar, Erbine, Zamalka (...) détruisant leurs repaires. Elle ont aussi tué et blessé des terroristes dans la villes de Daraya et de Mouadamiya, détruisant leurs armes et munitions".

 

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