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Syrie : les espoirs de l'ONU d'enquêter ont subi un coup dur

Un rebelle syrien enfile un masque à gaz, le 18 juillet 2013 à Idleb, dans le nord-ouest du pays [Daniel Leal-Olivas / AFP/Archives] Un rebelle syrien enfile un masque à gaz, le 18 juillet 2013 à Idleb, dans le nord-ouest du pays [Daniel Leal-Olivas / AFP/Archives]

Les espoirs des Nations unies d'enquêter sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie ont subi un coup dur lorsque les rebelles ont pris d'assaut une localité clé du pays, ont indiqué des diplomates mardi à la veille de discussions sur le sujet.

Les combattants de l'opposition ont pris la ville de Khan al-Assal des mains du régime de Bachar al-Assad deux jours avant l'arrivée à Damas de Ake Sellstrom, chef de la commission d'enquête de l'ONU sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, et de la responsable des Nations unies pour le désarmement, Angela Kane.

Khan al-Assal avait été le théâtre d'une attaque meurtrière le 19 mars dernier que le gouvernement syrien avait attribué aux rebelles, en appelant à une enquête des Nations unies.

L'immeuble de l'ONU à New York [Timothy A. Clary / AFP/Archives]
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L'immeuble de l'ONU à New York
 

Mais Londres, Paris et Washington ont depuis avancé des preuves d'autres attaques soupçonnées à l'arme chimique, qu'ils ont attribuées cette fois aux forces du président Bachar al-Assad. Et Damas a refusé de laisser les experts de l'ONU enquêter sur d'autres scènes que celle de Khan al-Assal -- ancien bastion de régime Assad situé dans la région d'Alep au Nord.

Alors que Ake Sellstrom et Angela Kane doivent mener des discussions à partir de mercredi sur leur accès au territoire syrien pour les besoins de l'enquête concernant notamment l'utilisation de gaz sarin, des diplomates ont exprimé leur doute mardi quant à l'issue de celle-ci.

"Si le gouvernement ne contrôle pas Khan al-Assal, il y a très peu de chance qu'il laisse les experts de l'ONU y accéder", a indiqué un diplomate du Conseil de sécurité.

"Il n'y a aucun moyen (pour Damas) de tirer avantage de la moindre enquête à l'heure actuelle", a souligné un autre diplomate du Conseil, s'exprimant également sous couvert d'anonymat. "Pour l'ONU, plus la situation se prolonge ainsi, moins il y aura de chance de retrouver des preuves utilisables" sur le terrain, a-t-il ajouté.

Toutes les grandes puissances sont tombées d'accord sur le fait que des armes chimiques avaient été utilisées dans ce conflit qui dure depuis 28 mois. Mais le fait de savoir qui, des rebelles ou du régime Assad, en a eu l'usage crée de profondes divisions autour le dossier syrien.

Moscou, allié de Damas, et membre permanent du Conseil de sécurité, a notamment rejeté les preuves des Occidentaux de l’utilisation par le régime de gaz sarin, et brandi son propre rapport sur l'attaque de Khan al-Assal qui à ses yeux contient les preuves que l'opposition a utilisé des armes chimiques.

"Nous pensons que l'utilisation d'armes chimiques est approuvée et ordonnée par le régime Assad: Assad a constitué des stocks d'armes chimiques, a entraîné des unités militaires spéciales pour les utiliser, et garde encore le contrôle de ces unités. Donc l'urgente responsabilité lui en incombe de stopper leur utilisation", a dit à l'AFP un membre occidental du Conseil.

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