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Napolitano entame des consultations éclair pour former le gouvernement

Le président italien Giorgio Napolitano (debout) aux côtés du président du Sénat Pietro Grasso, le 22 avril 2013 à Rome [Alberto Pizzoli / AFP] Le président italien Giorgio Napolitano (debout) aux côtés du président du Sénat Pietro Grasso, le 22 avril 2013 à Rome [Alberto Pizzoli / AFP]

Le président réélu Giorgio Napolitano a repris mardi ses consultations avec les forces politiques dans l'optique de former "sans tarder" un gouvernement pour sortir de la crise la troisième économie de la zone euro.

Il a rencontré en premier les présidents du Sénat et de la Chambre des députés, Pietro Grasso et Laura Boldrini, avant de poursuivre avec les délégations des groupes parlementaires.

"Il s'agit d'une série de rencontres rapides, essentiellement pour vérifier si les positions (des partis, ndlr) déjà illustrées lors de précédentes consultations ont éventuellement subi des modifications", a indiqué un communiqué du Quirinal, le siège de la présidence de la République.

Les entretiens devraient se poursuivre toute la matinée à un rythme effréné avec les parlementaires puis, après une pause, reprendre dans l'après-midi avec les partis pour s'achever avec le Parti démocrate (PD) dont une délégation est attendue à 16H30 GMT chez M. Napolitano.

M. Napolitano "veut que l'Italie ait un gouvernement et il entend le lui donner le plus rapidement possible", souligne Massimo Franco, analyste du Corriere della Sera, principal quotidien de la péninsule.

L'ancien président du Conseil Giuliano Amato, le 17 avril 2013 à Rome [Vincenzo Pinto / AFP]
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L'ancien président du Conseil Giuliano Amato, le 17 avril 2013 à Rome
 

"Sa réélection est un fait historique inédit. Elle est issue d'une phase exceptionnelle. Et, au nom de ce caractère exceptionnel, un accord s'impose entre le PD et le PDL", le Peuple de la liberté, le parti de Silvio Berlusconi, a conclu Massimo Franco.

"Il faut procéder sans tarder à la formation de l'exécutif", avait exhorté M. Napolitano lundi dans son discours d'investiture.

"Sur la base des résultats électoraux, dont on ne peut pas ne pas prendre acte, qu'ils plaisent ou non, il n'y a pas de parti ou coalition" qui puisse gouverner "avec seulement ses propres forces", avait rappelé impitoyablement M. Napolitano.

"Il n'est pas possible de faire l'impasse sur les résultats des élections. Ceux-ci indiquent précisément la nécessité d'une entente entre les diverses forces pour faire naître et vivre un gouvernement en Italie", avait-il ajouté.

La gauche italienne qui a remporté la majorité des sièges à la chambre des députés mais pas au Sénat s'est systématiquement opposée à une entente avec la droite de Silvio Berlusconi pour former un gouvernement, soutenant que sa base électorale y est opposée.

Le maire (PD) de Florence, Matteo Renzi, le 1er février 2013 à Florence [Andreas Solaro / AFP/Archives]
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Le maire (PD) de Florence, Matteo Renzi, le 1er février 2013 à Florence
 

Désormais, avec le dos au mur et sa direction démissionnaire, le PD devra surmonter ses dissensions et choisir ses candidats pour le gouvernement.

Selon tous les médias, l'ex-socialiste Giuliano Amato, deux fois chef du gouvernement, tient la corde et a également les préférences de M. Napolitano.

La Ligue du Nord s'y oppose cependant, ainsi qu'une partie du PD qui pense proposer au poste de chef du gouvernement le jeune maire de Florence Matteo Renzi, étoile montante du parti.

Les principaux dirigeants du PD devaient d'ailleurs se rencontrer à 15H00 GMT pour décider de la marche à suivre avant de rencontrer le chef de l'Etat.

"Le prochain sera +un gouvernement du président+ en tout et pour tout. Reste à voir si le PD est en mesure de supporter ce scénario sans se déchirer", estime Stefano Folli, analyste du quotidien du milieu des affaires Il Sole-24 Ore.

Mais quelles que soient les réactions, et certains partis ont déjà annoncé leur opposition à un gouvernement de large entente entre le PD et le PDL, les deux principales forces du pays, le président Napolitano "a désormais une arme en plus".

"A ceux qui pensent encore jouer avec le temps et la patience des citoyens, le président (...) a expliqué qu'il n'hésitera pas à en tirer les conséquences. Parce que maintenant il a une arme en plus. Une arme définitive: la démission", écrit Mario Calabresi, le directeur de La Stampa.

La menace de démission de cette personnalité respectée par l'ensemble des citoyens est d'ailleurs qualifiée par M. Folli d'"arme nucléaire face aux partis".

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