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Syrie : les observateurs de l'ONU arrivés en Jordanie

Certains des observateurs de l'ONU enlevés par des rebelles syriens, le 8 mars 2013 [ / SITE Intelligence Group/AFP] Certains des observateurs de l'ONU enlevés par des rebelles syriens, le 8 mars 2013 [ / SITE Intelligence Group/AFP]

Les 21 observateurs philippins de l'ONU capturés mercredi par des rebelles dans un village du sud de la Syrie sont arrivés libres samedi après-midi en Jordanie.

"Ils sont arrivés en Jordanie, ils sont maintenant sur le sol jordanien", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Samih Maaytah.

L'ambassadeur des Philippines à Amman, Olivia V. Palala, a confirmé cette information. "Je me rends à la frontière pour les rencontrer", a-t-elle déclaré.

Plus tôt, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait annoncé que les Casques bleus avaient été transférés du village syrien de Jamla, où ils étaient retenus, vers la vallée de Yarmouk, à la frontière jordanienne, en vue de leur libération.

A New York, l'ONU avait indiqué que "des arrangements avaient été conclus avec toutes les parties pour libérer les observateurs". Le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, avait précisé que les Casques bleus étaient "apparemment sains et saufs".

Une première tentative de sortir les observateurs de Jamla avait échoué vendredi en raison d'un bombardement mené par l'armée syrienne sur un secteur proche, contraignant un convoi de l'ONU qui devait les évacuer à faire marche arrière.

Mais le régime a ensuite donné son accord pour une trêve en vue d'une évacuation des 21 observateurs de la Force de l'observation du désengagement sur le Golan (FNUOD) chargée depuis 1974 de faire respecter un cessez-le-feu entre Israël et la Syrie. Le Golan est occupé en grande partie par Israël.

Le groupe rebelle "la Brigade des martyrs de Yarmouk" avait revendiqué la capture des observateurs mercredi. Les ravisseurs, qui avaient initialement réclamé un retrait de l'armée syrienne de la région, avaient ensuite demandé l'arrêt des bombardements pour permettre la libération des Casques bleus.

Il s'agissait du premier enlèvement de ce genre depuis le début du conflit en Syrie il y a près de deux ans.

Combats dans la banlieue de Damas

Ailleurs dans le pays, les troupes du régime bombardaient des localités proches de Damas, théâtre également de combats, selon l'OSDH.

"Dix personnes, dont trois enfants et des combattants rebelles, ont péri lors d'affrontements dans la ville de Douma", dans la banlieue nord-est de la capitale, a expliqué cette ONG, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de médecins à travers la Syrie.

Des combats avaient aussi lieu dans les localités voisines de Zamalka et Aïn Tarma, de même qu'aux abords du camp de réfugiés palestiniens de Khan al-Chih et de la ville de Droucha, à l'ouest de Damas.

Certains des observateurs de l'ONU enlevés par des rebelles syriens, le 8 mars 2013 [ / SITE Intelligence Group/AFP]
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Certains des observateurs de l'ONU enlevés par des rebelles syriens, le 8 mars 2013
 

Depuis des mois, l'armée bombarde les banlieues de Damas qui constituent la base arrière de la rébellion, afin de repousser les insurgés qui s'approchent de la capitale.

Dans l'est du pays, des combattants rebelles se sont emparés à la périphérie de Deir Ezzor de la base 113, qu'ils assiégeaient depuis près d'un mois, après le retrait des soldats du régime, selon l'OSDH.

Vendredi, les violences avaient fait 146 morts, selon cette ONG.

En deux ans, le conflit, déclenché par une contestation pacifique qui s'est ensuite militarisée face à la répression, a fait plus de 70.000 morts, un million de réfugiés et des millions de déplacés selon l'ONU, et aucune issue ne semble en vue, notamment en raison des divisions internationales.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, dont le pays est un allié du régime, s'est dit convaincu que le président Bachar al-Assad n'allait pas quitter le pouvoir, répétant que Moscou n'avait "absolument pas" l'intention de le lui demander.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est déclaré pour sa part en faveur de discussions sur une éventuelle plainte contre M. Assad auprès de la Cour pénale internationale (CPI), dans un entretien au magazine autrichien "Profil" à paraître lundi.

"Les énormes violations des droits de l'Homme" en Syrie "peuvent être assimilées à des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité", a-t-il estimé.

Il a aussi mis en garde les pays occidentaux contre les dangers de livrer des armes aux rebelles. "Si des armes parviennent aux parties en conflit, cela ne fait que prolonger la confrontation", a-t-il jugé.

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