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Nuages sur le printemps arabe

Des partisans d'Ennahda manifestent sur l'avenue Habib Bourguiba, à Tunis, le 16 février 2013 [Gianluigi Guercia / AFP]

«Le peuple demande la chute du régime» Ces derniers jours, les slogans entendus en 2011 ressortent dans les rues de Tunisie, d’Egypte ou de Libye.

Au lieu de célébrer le deuxième anniversaire de leurs révolutions, les populations font un constat amer. Les régimes changent, les revendications demeurent.

 

Une Libye divisée par les milices

En octobre 2011, la mort de Mouhammar Kadhafi marquait la fin de quarante ans de dictature. Depuis, la Libye fait chaque jour le dur apprentissage de la démocratie.

Si un premier pas a été fait avec des élections libres et la création d’une assemblée, les contestations restent nombreuses.

A Benghazi, berceau de la révolution, des milices reprochent aux autorités de concentrer les pouvoirs politiques et économiques sur Tripoli et d’oublier les autres régions. 

Pour Pierre Vermeren, spécialiste de la région et auteur de Idées reçues sur le monde arabe (ed. le cavalier bleu), «tous gardent heureusement un vrai attachement à la Libye et les revendications se font sans violence».

 

La Tunisie cherche sa constitution

L’assassinat de Chokri Bélaïd, le 6 février dernier, a réveillé la colère d’une grande partie de la population. Le parti islamiste Ennahda, majoritaire dans la coalition au pouvoir, est pointé du doigt.

Au-delà du meurtre de cette figure de proue de l’opposition, ce sont les tensions politiques qui sont dénoncées. Islamistes et libéraux n’arrivent pas à se mettre d’accord pour rédiger une nouvelle constitution.

Si l’on ajoute à cela les violences politiques qui se multiplient et le fait qu’aucune mesure n’est prise pour endiguer la crise économique, le pays semble dans l’impasse.

 

En Egypte, un président pantin

En novembre dernier, le président Morsi a fait en sorte, par décret, que ses pouvoirs soient renforcés et que ses décisions soient incontestables devant les tribunaux du pays. Avant de faire machine arrière face à la colère du peuple et de l’opposition.

Le mois suivant, il a de nouveau fait parler de lui avec la nouvelle Constitution. Rédigée par les islamistes, elle a été approuvée par un référendum largement boycotté par l’opposition, et, selon cette dernière, entaché d'irrégularités.

Mais derrière Morsi se cachent les Frères Musulmans, parti islamiste arrivé au pouvoir en janvier 2012, et qui n’a pas l’intention de le partager.

«Ils ont imposé la constitution et ont voulu mettre la main sur les institutions de manière unilatérale», explique Pierre Vermeren. L’opposition se retrouve donc dans la rue depuis le 25 janvier dernier.

Des affrontements entre manifestants anti-gouvernement et autorités qui ont déjà fait des dizaines de morts. Hier encore, à Port-Saïd, des milliers d’Egyptiens ont appelé à la désobéissance civile. 

 

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"Lybie, Tunisie et Egypte ne sont pas revenus à la case départ"

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