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Hollande a parlé à Obama du retrait de la France d'Afghanistan

François Hollande et Barack Obama.[BRENDAN HOFFMAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Après ses premiers pas berlinois mardi avec la chancelière Angela Merkel, François Hollande poursuit son initation internationale avec une visite capitale aux Etats-Unis.

Le président de la République est arrivé à la Maison Blanche à 17H30. Il en est ressorti à 19h. François Hollande et Barack Obama ont abordé de nombreux sujets parmi lesquels le retrait des troupes françaises d'Afghanistan et la croissance. "Sur la croissance, le président Obama a pu marquer une convergence" de vues avec la France, a déclaré le président Hollande.

L'avion du président français s'était posé à Washington à 16H20 heure française. François Hollande en était sorti accompagné de Valérie Trierweiler sa compagne et de Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères.

Rarement nouveau chef de l'Etat avait connu baptême du feu aussi rapide et aussi attendu. A peine le temps de composer son gouvernement et de le réunir pour un Conseil des ministres et François Hollande prendra l'air jeudi en fin de journée pour rallier les Etats-Unis. Voir la vidéo.

Avant de retrouver en soirée ses pairs des grands pays industrialisés dans le cadre champêtre de Camp David (Maryland), le président fera étape vendredi à Washington pour un entretien préalable avec Barack Obama, qui a tenu à faire sa connaissance le temps d'un entretien à la Maison Blanche.

Cette marque d'attention sonne comme une revanche pour un candidat qui avait été largement "snobé" avant son élection par les grands de ce monde, partisans plus ou moins ouvertement de son rival Nicolas Sarkozy.

Pour le président américain, cette première "prise de contact" visera d'abord à prendre le pouls de son nouveau partenaire sur des dossiers difficiles qui seront discutés, aussi bien dans le cadre du G8 que celui de l'Otan. Un sommet du G8 qui devrait tourner autour de la crise de la dette européenne.

A commencer par l'Afghanistan. François Hollande l'a promis et répété tout au long de sa campagne présidentielle, les 3.500 soldats français qui y sont encore déployés quitteront le pays avant la fin 2012, avec deux ans d'avance sur le calendrier fixé par l'Otan.

Sans viser la France, les Etats-Unis ont rappelé aux 28 pays de l'Otan leur engagement à maintenir leurs forces jusqu'à fin 2014.

Dans les faits, les Américains semblent prêts à des accommodements. La décision prise par Nicolas Sarkozy en janvier d'avancer d'un an, à la fin 2013, le retrait des troupes de combat tricolores n'a pas suscité d'irritation majeure à Washington. Et les Pays-Bas en 2010 ou le Canada en 2011 ont eux aussi, déjà retiré unilatéralement leurs soldats.

François Hollande, lui aussi, a affiné sa position. D'abord en n'évoquant plus qu'un retrait des troupes "combattantes". Ensuite en promettant de le faire "en bonne intelligence avec nos alliés". Enfin en convenant que, pour des raisons matérielles, ce mouvement prendrait "sans doute plus de temps".

"Les Etats-Unis vont mettre la pression sur François Hollande. Il leur confirmera ses engagements de campagne, mais les rassurera en leur expliquant que, pour des raisons de logistique, une partie de nos soldats restera sûrement sur place jusqu'à la fin 2013", pronostique un diplomate de l'ex-équipe Sarkozy, "et tout le monde sera content".

Autre sujet de préoccupation américaine, l'Iran. Le nouveau locataire de l'Elysée a promis une "grande fermeté" pour empêcher Téhéran d'accéder à l'arme nucléaire. Mais l'escapade iranienne, même "privée", de l'ex-Premier ministre Michel Rocard a suscité quelques inquiétudes. S'il s'en est désolidarisé, François Hollande ne devrait pas échapper à une mise au point.

Sur les autres dossiers au menu du G8, les deux présidents paraissent plus proches. Barack Obama s'est ainsi réjoui de la volonté de François Hollande de remettre la croissance au coeur des priorités européennes, à rebours de la discipline budgétaire de fer défendue par l'Allemagne.

Au final, s'il reconnaît des "divergences d'approche" sur certains sujets avec ses partenaires, l'entourage de François Hollande n'anticipe pas de "difficultés particulières" pendant son séjour américain. "Obama est en campagne électorale", note un expert, "il souhaite d'abord que ces sommets soient valorisants pour lui".

Plus que sur le fond, la première grande sortie internationale du nouveau président français doit d'abord lui permettre de prendre contact avec ses pairs et de poser le style de sa diplomatie.

Retrouvez en photos les rencontres des présidents français sous la Ve République avec leurs homologues américains.

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