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Etats-Unis : le scandale du Secret Service

La Maison Blanche a mis en garde jeudi contre une récupération politique du scandale de prostitution qui éclabousse le Secret Service, tandis qu'un influent élu du Congrès a évoqué de nouvelles démissions au sein de cette police d'élite chargée de protéger le président.[AFP]

La Maison Blanche a mis en garde jeudi contre une récupération politique du scandale de prostitution qui éclabousse le Secret Service, tandis qu'un influent élu du Congrès a évoqué de nouvelles démissions au sein de cette police d'élite chargée de protéger le président.

Onze membres du Secret Service sont soupçonnés d'avoir fréquenté des prostituées la semaine dernière à Carthagène en Colombie, où ils préparaient la venue de Barack Obama au sommet des Amériques samedi et dimanche. Le départ de trois agents mis en cause a été annoncé mercredi, et huit restent visés par une enquête interne. Dix militaires sont également soupçonnés des mêmes faits.

Jeudi, l'influent représentant républicain Peter King a estimé que d'autres démissions pourraient intervenir jeudi ou vendredi au Secret Service.

"Nous avons compris que les démissions pourraient intervenir aujourd'hui ou demain", a précisé M. King, qui préside la commission de la Sécurité intérieure de la Chambre des représentants et est apparu à plusieurs reprises dans les médias depuis le début de la semaine pour dénoncer les agissements des agents et demander des explications.

Un autre élu républicain, le sénateur de l'Alabama (sud) Jeff Sessions, a adopté un ton plus polémique jeudi en s'interrogeant sur les "capacités à diriger" du président Obama et en liant ce scandale à deux autres affaires qui ont secoué l'administration démocrate ces derniers mois.

M. Sessions s'est dit "surpris" et "déçu" de voir une telle affaire se produire au Secret Service, dont les agents sont habituellement les fonctionnaires qui "ont la meilleure discipline" selon lui.

"Il est important que nous l'examinions, que nous déterminions ce qui s'est passé", a-t-il ajouté, en évoquant aussi la faillite d'une société de panneaux solaires, Solyndra, qui avait englouti plus de 500 millions de dollars de subventions publiques, et une affaire de fête somptuaire organisée par l'agence des Services généraux (GSA) à Las Vegas.

"Je remarque que parfois, des présidents font comme si les gens qu'ils nomment à la tête de la GSA ou du Secret Service ne travaillaient pas pour eux, comme s'il s'agissait d'agences indépendantes", a poursuivi le sénateur.

"Le président doit faire respecter la discipline, les ordres dans tout l'exécutif, et les présidents doivent rendre des comptes", a affirmé M. Sessions. "Je n'ai pas l'impression que ce président fasse preuve de capacité à diriger, ce qui en ce moment est l'une des qualités les plus importantes chez un président", a-t-il insisté.

Sollicité lors de son point de presse pour une réaction, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a répondu: "cela ressemble à un parlementaire qui cherche à transformer en problème politique quelque chose qui n'est pas du tout politique".

"L'incident en Colombie fait l'objet d'une enquête par le Secret Service. Cette enquête est toujours en cours (...) Le président attend évidemment les conclusions de cette enquête", a ajouté M. Carney.

Cette affaire, qui a éclipsé les résultats du sommet des Amériques, intervient à six mois et demi de la présidentielle lors de laquelle M. Obama va remettre son mandat en jeu.

Mercredi, son probable adversaire républicain, Mitt Romney, s'était invité dans la controverse en soulignant que s'il était élu, il ferait "le ménage" dans le Secret Service et renverrait les personnes impliquées.

Le Congrès a par ailleurs décidé de se pencher sur le scandale. "Des commissions vont tenir des auditions" sur cette affaire, a confirmé jeudi en conférence de presse le chef de la majorité démocrate du Sénat Harry Reid.

"Mais voici ce que je peux dire: aucune audition en commission ne va empêcher les gens d'être stupides", a-t-il dit avant d'ajouter: "il n'y a aucun projet de loi que l'on peut adopter pour obliger les gens à avoir du bon sens".

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