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La Une polémique de Rolling Stone sur Djokhar Tsarnaev

Le numéro polémique de Rolling Stone. [MICHAEL THURSTON / AFP]

Quelque mois après les attentats de Boston qui ont fait 3 morts et 264 blessés, le magazine américain Rolling Stone suscite une vive polémique pour sa couverture sur Djokhar Tsarnaev (l'accusé des attentats).

 

Rolling Stone, magazine spécialisé dans les entretiens-fleuves de stars de la musique, est au cœur d'une vive polémique depuis la révélation de la couverture de son dernier numéro. Celle-ci est consacrée à Djokhar Tsarnaev, le principal suspect dans les attentats de Boston qui ont fait trois morts et 264 blessés.

Mais pour de nombreux observateurs, la photo de la Une est jugée avantageuse pour l'accusé. Sur la photo, de style romantique, Djokhar Tsarnaev porte un tee-shirt blanc, le regard mélancolique, des mèches de cheveux lui tombent sur les yeux et sa bouche est cernée d'un bouc. Sous l'image non datée, on peut lire le titre "The bomber" ("Le poseur de bombes") ainsi que le sujet de l'article : "Comment un étudiant populaire et prometteur, délaissé par sa famille, est tombé dans l'Islam radical et est devenu un monstre".

Ce portrait a provoqué une avalanche de critiques et de commentaires indignés dans un pays encore marqué par ces attentats.

Dans une lettre ouverte au magazine, le maire de Boston Thomas Menino ne cache ni sa colère, ni son émotion : "Votre couverture récompense un terroriste avec un traitement de célébrité". "Cela transmet à nouveau le message terrible que la destruction apporte de la renommée aux tueurs et à leurs 'causes'", souligne-t-il également.

 

Réactions indignées sur les réseaux sociaux

Sur les réseaux sociaux, les commentaires et critiques acerbes allaient bon train.

Sur la page Facebook du magazine, la promotion de la couverture comptabilisait plus de 17.000 commentaires jeudi matin. Si certains défendent le choix de la rédaction du magazine, d'autres font part de leur indignation : "Jeff Bauman, qui a perdu deux jambes (dans l'attentat) devrait faire la Une", "Cette couverture donne une touche glamour au terrorisme", "Je n'achèterai plus JAMAIS Rolling Stone", "Je viens de me désabonner du magazine"...

Même son de cloche sur Twitter. Parmi eux, certains soulignaient la ressemblance entre la Une polémique et celles de rock star, notamment une Une de 1991 sur le chanteur des Doors Jim Morrison.

 

Boycott du magazine

En outre, plusieurs chaînes commerces ont annoncé leur intention de ne pas proposer à la vente ce numéro.

Ainsi, la chaîne américaine CVS a indiqué sur Twitter qu'elle boycotterait le magazine "par respect pour les victimes et leurs proches". La chaîne de supermarchés Roche Bros de la région de Boston a également annoncé qu'elle ne vendrait pas ce produit.

 

Rolling Stone se défend de tout sensationnalisme

Dans un communiqué, le magazine explique que "l'histoire que nous publions cette semaine fait partie des traditions du journalisme et de l'engagement depuis longtemps de Rolling Stone à faire une couverture complète et sérieuse de la plus importante question politique et culturelle de notre époque".

"Il est d'autant plus important pour nous de regarder attentivement la complexité de cette affaire et d'aboutir à davantage de compréhension de la manière dont une telle tragédie peur se produire que Djokhar Tsarnaev est jeune, et appartient à la même tranche d'âge que beaucoup de nos lecteurs", poursuit la revue.

Le 15 avril dernier, deux bombes artisanales avaient explosé près de la ligne d'arrivée du marathon de Boston. Le 10 juillet, Djokhar Tsarnaev avait plaidé non coupable des 30 chefs d'accusations retenus contre lui. Il risque la peine de mort. 

 

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