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Etats-Unis : elles mettent au monde l'enfant de l'autre après un échange d'embryons

Les deux femmes ont, sans le savoir, porté l'enfant de l'autre.[Anastasiia Chepinska/Unsplash]

Une fois l'euphorie de l'accouchement passé, Daphna et Alexander Cardinale ont rapidement pressenti que l'enfant qu'ils tenaient dans leurs bras, conçu grâce à une fécondation in vitro, n'était pas le leur. Un test ADN a montré que leur clinique de fertilité a interverti les embryons, faisant naître deux enfants dans la mauvaise famille.

Le teint de la fillette, plus foncé que le leur, a notamment mis la puce à l'oreille de ce couple de Californiens. Auprès du Guardian, ils expliquent que le doute les a poussé à réaliser ce test ADN mais qu'ils étaient déjà, à l'époque, «tombés amoureux» de ce bébé, élevé comme le leur pendant trois mois. Aussi, lorsque le résultat est tombé, Daphna Cardinale l'a vécu comme un «traumatisme».

«J'étais submergée par des sentiments de peur, de trahison, de colère et de chagrin. On m'a privé de la capacité à porter mon propre enfant. Je n'ai pas eu l'occasion de créer des liens avec elle pendant la grossesse, de sentir son coup de pied», a-t-elle déclaré. D'un autre côté, le couple était également inquiet à l'idée qu'on lui enlève la petite-fille qu'il a vu naître.

Pour la jeune maman, le plus compliqué a sans doute été d'annoncer la nouvelle à sa fille ainée, aujourd'hui âgée de sept ans. Lui expliquer que les médecins ont fait une erreur et que le bébé n'était en fait pas sa soeur «a été la chose la plus difficile de ma vie, déplore Daphna Cardinale. C'est peut être pour elle que mon coeur se brise le plus».

Des parents «terrifiés»

Les Cardinale ont décidé de porter plainte contre la clinique de fertilité qui a réalisé leur fécondation in vitro, le California Center for Reproductive health, et son propriétaire, Eliran Mor. Les chefs d'accusation retenus sont ceux de faute professionnelle médicale, de rupture de contrat, de négligence et de fraude. Le second couple impliqué dans cette affaire a lui aussi décidé de saisir la justice, mais en gardant l'anonymat.

Le document judiciaire explique que l'embryon issu de la fécondation d'un ovule de Daphna Cardinale avec le sperme de son mari a par erreur été implanté dans l'utérus d'une autre femme. Dans le même temps, l'enfant de ce second couple a quant à lui été porté par Daphna Cardinale. Les bébés, deux petites filles, sont nés à une semaine d'intervalle, en septembre 2019.

«Pendant tout ce temps, Alexander et Daphna ne savaient pas où se trouvait leur propre embryon, et étaient terrifiés à l'idée qu'une autre femme ait été enceinte de leur enfant - que leur bébé soit quelque part dans le monde sans eux», peut-on lire sur le dépôt de plainte. 

En janvier 2020, soit quatre mois après leur naissance, les deux petites-filles ont été échangées, retrouvant chacune leurs parents biologiques. Pour ne pas rompre le lien, les quatre parents ont décidé, selon Daphna Cardinale, de «forger une famille plus grande».

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