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L'OMS veut un vaccin contre des bactéries qui tuent 150.000 bébés chaque année

Les streptocoques du groupe B causent notamment des septicémies et des méningites.[Unsplash/Christian Bowen]

Les streptocoques du groupe B (SGB) se révèlent être un problème de santé bien plus sérieux qu'on ne l'imaginait. Dans un rapport publié ce mercredi 3 novembre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) explique que ces bactéries tuent chaque année 150.000 nourrissons dans le monde.

Le signe qu'il faut urgemment développer un vaccin, selon l'agence onusienne.

Ces streptocoques provoquent notamment des septicémies et des méningites. Les recherches menées par l'OMS, en collaboration avec la London School of hygiene and tropical medicine, montrent que ce type de bactérie est la cause de 500.000 naissances prématurées par an et de nombreux handicaps permanents. Chaque année, 40.000 enfants souffrent notamment de troubles neurologiques à cause de streptocoques du groupe B.

Le chiffre de 150.000 bébés morts par an correspond, dans le détail, à environ 100.000 nourrissons décédés et 50.000 enfants morts-nés. Le rapport indique par ailleurs que des «trous» dans la collecte de données suggèrent un bilan plus lourd encore.

Philipp Lambach, qui travaille sur la vaccination au sein de l'OMS, souligne ainsi la «menace sous-évaluée pour la survie et le bien-être des nouveaux-nés» que représentent les streptocoques du groupe B.

En moyenne 15% des femmes enceintes, soit environ 20 millions par an, sont porteuses de telles bactéries, présentes dans leur vagin. Ce streptocoque peut être transmis au foetus pendant la grossesse, via le liquide amniotique, mais aussi lors de l'accouchement, si l'enfant passe par le canal vaginal.

A l'heure actuelle, les femmes porteuses de SGB sont traitées avec des antibiotiques pendant l'accouchement, afin de réduire les risques d'infection de la mère à l'enfant. Mais, dans de nombreux pays, la procédure n'est pas adaptée. L'Afrique sub-saharienne, notamment, compte pour la moitié de tous les cas dans le monde. L'Asie, surtout de l'est et du sud-est, est aussi particulièrement touchée.

Voilà pourquoi le développement d'un vaccin est crucial selon l'OMS. Philipp Lambach explique que le sérum pourrait être administré à la mère, lors des examens de routine pendant la grossesse. Selon le rapport, il serait ainsi possible d'atteindre 70% des femmes enceintes et, par là même, d'éviter la mort de 50.000 nouveaux-nés et foetus chaque année.

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