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Découvrez le concours du lancer de charentaises

Souvent qualifiée de «ringarde», la charentaise, confortable et résistante, s’est offert une cure de jouvence et s’adapte avec brio à une nouvelle clientèle.[Capture d'écran youtube]

Surnommée «le chausson des pantouflards», en raison de son aspect vieillot, la charentaise connaît depuis quelques années une seconde jeunesse. Faite de tweed ou de carreaux écossais, la pantoufle, chaude et confortable, est devenue un accessoire de mode et de nouvelles pratiques ont vu le jour, comme le concours de lancer de charentaises. Rencontre avec Patrick Génis, organisateur du concours.

 

Archives – Article publié le mercredi 21 novembre 2007

 

Qui participe au concours du lancer de charentaises ?

Patrick Génis : N’importe qui, il suffit simplement d’oser ! Les participants sont regroupés par équipe en trois catégories : hommes, femmes et enfants. Je leur prête des charentaises usées que je trouve dans les brocantes.

 

Quelles sont les règles du jeu ?

Le joueur doit lancer la charentaise dans un couloir de1, 5 m de large et de 30 à 40 m de long. La zone de lancer ne doit pas être franchie. Les rebonds ne sont pas pris en compte. On mesure la longueur du lancer en prenant pour repère la partie de la charentaise la plus proche de la zone. Chaque concurrent dispose de trois essais. Le but n’est donc pas de lancer haut, mais loin.

 

Vous organisez le 25 novembre la finale intercommunale à Commentry (Allier). Que remportera le gagnant ?

Les soixante-trois participants, venant de sept communes du département, seront récompensés cette année par la remise d’un diplôme et d’autres prix. Les trois meilleurs de chaque catégorie monteront sur le podium et seront salués par le maire et le conseiller général. Le lancer de charentaises est quasiment une épreuve sportive !

 

Pourquoi avoir choisi la charentaise ?

La chaussure du pantouflard symbolise l’esprit de village et la vie à la campagne. Le concours est l’occasion d’organiser une grande fête rurale entre habitants. C’est une activité à la fois sérieuse et bon enfant.

 

Pour découvrir les vidéos du concours de lancer de charentaise, c’est ici

 

Records au concours de lancer de charentaises [Capture d’écran Youtube]

 

Naissance d’un produit régional

Souvent qualifiée de «ringarde», la charentaise, confortable et résistante, s’est offert une cure de jouvence et s’adapte avec brio à une nouvelle clientèle. «Ce n’est pas un article ultra-féminin et sexy, c’est un produit traditionnel revisité. Nous avons essayé de relancer le côté terroir, cocooning et sympathique», déclare Joseph Audouin, l’un des membres de l’organisation du défilé. Car la charentaise, c’est avant tout une pantoufle, souvent élimée ou raccommodée, à porter près de la cheminée lors de longues soirées d’hiver.

Son origine remonte à la seconde moitié du XVIIe siècle. Au cours de la fortification de la ville de Rochefort (Charente-Maritime), Jean-Baptiste Colbert, alors secrétaire d’Etat à la Maison du roi Louis XIV, ordonne la construction d’un port militaire. La Cour fait appel aux artisans de la région pour confectionner les uniformes des officiers de la Royale. En raison d’une forte production de feutre de laine, la ville voisine d’Angoulême, avec ses nombreux moulins à eau, devient rapidement un centre de fabrication important. Les chutes et les rebuts, laissés de côté par les militaires, remplacent à merveille la paille dans les pantoufles. Ils s’avèrent également parfaits pour réaliser des semelles et des dessus de chaussons. En 1670, les paysans commencent à porter les premières charentaises dans leurs sabots, ce qui rend leur travail aux champs plus confortable. Le revers du soulier de couleur noire a ainsi été élaboré pour éviter que le cou-de-pied ne soit fragilisé par le contact du bois.

«A l’origine, c’est un article de récupération. La charentaise a servi à une clientèle aisée au XVIIe siècle, avant de devenir bon marché», précise Joseph Audouin. Au début du XXe siècle, un cordonnier du château de La Rochefoucauld invente le collage du feutre et décore la pantoufle du célèbre motif écossais. Les techniques de fabrication se modernisent. L’apparition des machines à coudre Morey & Johnson permet de produire de grandes séries dès les années 1920. Peu à peu, l’industrialisation gagne du terrain grâce aux presses à vulcaniser qui garantissent des pantoufles de grande qualité.

 

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