En direct
A suivre

Taux directeurs : pourquoi la Banque centrale européenne devrait-elle les baisser en juin ?

Le gouverneur de la Banque de France a estimé que «la bataille contre l'inflation» allait être gagnée. [REUTERS/Wolfgang Rattay]

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a annoncé, ce dimanche 14 avril, que les taux de la Banque centrale européenne (BCE) allaient «sauf surprise» être abaissés. Une décision en lien avec la lutte contre l’inflation.

«Sauf surprise, nous devrions décider une première baisse lors de notre prochaine réunion du 6 juin», a déclaré François Villeroy de Galhau au Journal du Dimanche ce 14 avril. Le gouverneur de la Banque de France, qui siège au Conseil des gouverneurs de la BCE, a justifié cette approche par «une confiance de plus en plus grande dans la trajectoire de désinflation».

L'inflation se rapproche de l'objectif de 2% à moyen terme de la BCE : elle a poursuivi son reflux en mars 2024 dans la zone euro, à 2,4% sur un an, selon les derniers chiffres d'Eurostat. «Début 2023, au plus haut, elle était à 7 % en France», a-t-il rappelé.

«Nous sommes en train de gagner la bataille contre l'inflation», s'est félicité le gouverneur de la Banque de France qui a ajouté, «Selon nos prévisions, les rémunérations devraient augmenter en moyenne de plus de 3 % cette année et à nouveau en 2025, soit plus que l’inflation. Cela fait du pouvoir d’achat en plus, et donc de la consommation, qui est le premier moteur de la croissance française».

Une baisse graduelle des taux de la BCE

Tout en maintenant ses taux d'intérêt à leur plus haut historique, la BCE avait préparé le terrain ce jeudi à une première baisse dès le mois de juin. Cette baisse «devra être suivie d’autres baisses d’ici à la fin de l’année», a estimé François Villeroy de Galhau ,qui «plaide pour un gradualisme pragmatique - selon les données économiques- et suffisamment agile».

«Ceci dit, nous ne reviendrons pas aux taux ultra-bas, voire négatifs : ceux que nous avons connus sur la période 2015-2022 étaient l’exception», a-t-il néanmoins tempéré. 

François Villeroy de Galhau est également revenu sur le poids de la dette française, alors que le gouvernement cherche à faire des économies pour limiter le déficit public, attendu désormais à 5,1% du PIB pour 2024.

«Le poids des intérêts de la dette que nous devons payer chaque année (...) va augmenter de près de 50 milliards entre 2020 et 2027», a noté le gouverneur de la Banque de France, «c'est autant que nous ne pouvons pas consacrer à nos dépenses d’avenir, comme le climat ou l’éducation».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités