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Agnès Pannier-Runacher crée la polémique après un tweet vantant «l'agneau français»

Dans un tweet mis en ligne ce lundi, Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture, a vanté le savoir-faire agricole français. [Ludovic MARIN/AFP]

Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture, a mis en avant «l’agneau français» dans un tweet publié ce lundi 1er avril. Les élus LFI ont vivement critiqué cette posture politique en raison de la signature récente d’un accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande sur ce sujet.

Une promotion qui tourne au vinaigre. Dans un tweet mis en ligne ce lundi, Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture, a vanté le savoir-faire agricole français.

«Des légumes de printemps, de l’agneau français et le plaisir de cuisiner ! Manger français et de saison, c’est aussi soutenir nos agriculteurs. Chacun de nous a le pouvoir d’agir au quotidien !», a estimé Agnès Pannier-Runacher dans une publication relayée lundi sur X.

Cette prise de position n’a pas manqué de faire réagir les élus LFI, qui ont fustigé l’accord de libre-échange, défendu par les macronistes et dont l’entrée en vigueur est prévue au 1er mai, sur ce sujet. Ce traité permettra ainsi à la France d’importer à moindre coût de la viande en provenance de son allié.

Manon Meunier, députée LFI de Haute-Vienne, a ironisé sur un potentiel poisson d’avril en ce jour si spécial consacré aux brimades. Elle a néanmoins appelé l’exécutif à ne plus «soutenir les traités de libre-échange».

«Un poisson d’avril, Agnès Pannier-Runacher ? Pour «soutenir nos agriculteurs», il faudrait déjà que vous arrêtiez de soutenir les traités de libre-échange... Vous êtes sûre que votre agneau ne vient pas de Nouvelle-Zélande ?», a tweeté l’élue. 

La tête de liste LFI aux élections européennes 2024, Manon Aubry a emboité le pas de Manon Meunier en détaillant les contours de cet accord de libre-échange qui conduit, selon elle, à «la mort de notre agriculture française».

«Poisson d'avril. L'agneau vient en réalité de Nouvelle-Zélande grâce à l'accord de libre-échange soutenu par les macronistes qui prévoit l'importation de plus de 30.000 tonnes d'agneau à bas coût. En revanche, la mort de notre agriculture française n'est pas une blague», a assuré Manon Aubry sur X.

L’antenne de Greenpeace à Montpellier a également regretté cette «pub pour la viande» et le manque de considération pour le bien-être animal de la part d’Agnès Pannier-Runacher.

«Alors que les études scientifiques prouvent que diminuer la viande est un levier fort pour limiter nos émissions de CO2, une ministre, en 2024, au service du lobby agro-alimentaire, fait de la pub pour la viande. Je ne parle pas du bien-être animal dont elle se fiche encore plus», a réagi le groupe local sur X.

De son côté, Clémentine Autain, la députée de la 11ème circonscription de Seine-Saint-Denis (LFI-Nupes), a pointé du doigt plusieurs problématiques liées à la publication du tweet de la ministre.

«Insupportable renvoi au geste individuel. Votre camp politique dérégule les prix de l'alimentation au détriment des produits français. Vous signez à tour de bras des traités de libre-échange. Vous organisez une concurrence déloyale et maltraitante pour l'écosystème planétaire», a dénoncé l’élue.

Elle a aussi critiqué l’accord de libre-échange, tout en déplorant le manque de temps des Français pour se consacrer à la cuisine ou encore la hausse des prix permettant d’accéder à une alimentation saine.

«Aujourd'hui, seuls celles et ceux qui ont les moyens peuvent choisir de soutenir nos agriculteurs et de s'épargner la malbouffe. Et enfin, pour cuisiner, il faut avoir du temps, pas seulement les jours fériés. Une denrée de plus en plus rare en raison de la désorganisation sociale que vous accentuez chaque jour davantage», a regretté Clémentine Autain sur X.

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