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Allocation spécifique de solidarité : ce qui va changer

Le Premier ministre Gabriel Attal espère faire des économies en supprimant l'ASS. [© Sarah Meyssonnier / REUTERS]

Lors de son discours de politique générale prononcé devant l'Assemblée nationale mardi 30 janvier, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé vouloir supprimer l'allocation spécifique de solidarité (ASS). Un bouleversement pour ses bénéficiaires mais nécessaire pour réaliser des économies.

Créée en 1984, l’allocation spécifique de solidarité (ASS) vit-elle ses dernières heures ? Lors de son discours prononcé devant l’Assemblée nationale mardi 30 janvier, le Premier ministre Gabriel Attal entend supprimer cette «trappe à inactivité».

Cette aide, gérée par France Travail et financée par l'Etat, permettait à près de 322.000 bénéficiaires, fin 2021, de toucher 18,17 euros par jour (soit 545,10 euros par mois). Plus d'un allocataire sur deux (58%) est âgé de 50 ans ou plus, une proportion qui s'explique par les conditions d'accès à l'ASS.

Pour espérer bénéficier de cette allocation, plusieurs conditions doivent être remplies : avoir travaillé au moins 5 ans - à temps plein ou partiel - lors des dix dernières années, être à la recherche d’un emploi et ne pas dépasser un plafond de ressources (il ne faut pas percevoir 1.271,90 euros net pour une personne seule, ou plus de 1.998 euros pour un couple).

plus d'un bénéficiaire sur deux est âgé de 50 ans ou plus

Compte-tenu de ces conditions d’attribution, plus d'un bénéficiaire sur deux (58%) est âgé de 50 ans ou plus. Deux allocataires sur trois sont des personnes seules. L'ASS étant une prestation destinée aux chômeurs de très longue durée, 72% des allocataires sont inscrits comme demandeurs d'emploi depuis au moins trois ans et 52% depuis au moins cinq ans.

Versée pendant 6 mois mais renouvelable, l’ASS «prolonge l'indemnisation du chômage» et «permet, sans travailler, de valider des trimestres» alors que «nous considérons que la retraite doit être le fruit du travail», a martelé le chef du gouvernement à l'Assemblée.

Contrairement au revenu de solidarité active (RSA), perçu par près de 2,1 millions de personnes, les bénéficiaires de l’ASS ne payent pas de cotisation à l’Agirc-Arrco, la retraite complémentaire des salariés, mais perçoivent néanmoins des points. La suppression de l’ASS pourrait, en outre, augmenter le nombre de demandeurs de RSA, qui ne donne pas droit aux points de retraite.

La volonté du gouvernement est claire : «un travail mieux payé que l’inactivité» pour permettre des économies sur le budget de l’Etat. L’ASS relève en effet du budget Solidarité, en déficit de 172,1 milliards d’euros en 2024, selon le dernier projet de loi de finances.

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