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Marche contre l’antisémitisme : RN, LFI, PS... Qui sera présent ou non ce dimanche ?

1.040 faits ont été recensés depuis le 7 octobre, selon le ministère de l'Intérieur. [Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP]

Ce dimanche se tiendra, à l’appel des présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, une «grande marche civique» contre l’antisémitisme à Paris. Une initiative qui divise les partis politiques.

La présence du Rassemblement national au coeur des tensions. Face à la montée en flèche des actes antisémites en France, 1.159 faits recensés selon le ministère de l'Intérieur depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas le 7 octobre dernier, les président des deux chambres du Parlement, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, ont appelé à défiler ce dimanche à Paris contre l’antisémitisme. Le point sur ceux qui seront présents ou non au défilé. 

Ils seront présents 

Les membres du Rassemblement national sont les premiers à avoir répondu présents à cette «grande marche civique». Dès l’annonce de ce rassemblement mardi 7 novembre, le président du RN, Jordan Bardella a annoncé dans un message sur X, «nous répondrons présents». Une présence très contestée mais qui ne freinera pas les membres du parti. Ce mercredi, Marine Le Pen a une fois de plus confirmé qu’ils seront présents. 

Autre présence controversée, par la gauche notamment, celle d’Éric Zemmour et des membres de son parti Reconquête. Sur X, le compte officiel du parti a annoncé : «Éric Zemmour et Marion Maréchal répondent présents à la marche contre l’antisémitisme organisée dimanche. Ils seront accompagnés du bureau exécutif de Reconquête.»

Les Républicains eux aussi se joindront à la marche de dimanche. Leur chef de file, Éric Ciotti, l'a confirmé lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale. «Je serai présent à cette marche, il faut que tous les Républicains crient leur volonté de s’opposer avec la plus grande des énergies à cette résurgence, à cette montée d’un antisémitisme totalement insupportable», a-t-il déclaré. 

Selon les informations de CNEWS, l'ancien président de la République, François Hollande, fera également partie du cortège qui s'élancera de l'Assemblée nationale et rejoindra le Sénat. 

Toujours selon les informations de CNEWS, Nicolas Sarkozy, président de la République entre 2007 et 2012, sera lui aussi présent à cette marche contre l'antisémitisme.

Le Parti socialiste est de son côté dans une situation de l’entre-deux. Dans un communiqué publié mercredi matin, le PS a lancé un appel à se joindre au rassemblement. «Nous appelons tous les Français, quelle que soit leur position sur la guerre au Proche-Orient, à se joindre à la manifestation organisée le 12 novembre», peut-on ainsi lire. 

Un appel qui est cependant nuancé puisque le parti d’Olivier Faure a tenu à ajouter, «au vu de son identité, de ses positions, et des propos tenus encore dimanche dernier par son président qui refuse de reconnaître l’antisémitisme du fondateur de son parti, la présence du RN à cette marche est illégitime».

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a également confirmé ce mercredi matin, au sortir du Conseil des ministres, que la Première ministre Elisabeth Borne défilerait dimanche aux côtés d'autres membres du gouvernement. Il a cependant ajouté que le RN «n'a pas sa place» lors d'un tel rassemblement. 

En fin de matinée, ce mercredi, Europe Écologie-Les Verts (EELV), a annoncé par voie de communiqué sa venue au rassemblement de dimanche. «Les Écologistes ont toujours été présents aux marches contre l’antisémitisme et le dimanche 12 novembre n’y fera pas exception», ont-ils déclaré ajoutant cependant, «Le RN et Reconquête devraient avoir la décence de ne pas venir.»

L'imam de Drancy et président de la conférence des imams de France, Hassen Chalghoumi, a annoncé mercredi qu'il participerait à la marche. Il a déclaré : «Dimanche, nous serons tous juifs ! (...) Nous serons aux côtés de nos compatriotes juifs pour montrer la fraternité et l'unité entre nous pour lutter contre le racisme». 

Le Crif, a annoncé mardi 7 novembre sur X s'associer «à la manifestation pour la République et contre l’antisémitisme». Ce jeudi, son président, Yonathan Arfi, invité sur LCI a annoncé que le Conseil représentatif des institutions juives de France «ne souhaite pas» la présence du RN lors de la manifestation. 

«Nous ne souhaitons pas que des personnes qui sont héritières d'un parti fondé par des anciens collaborateurs soient présentes», a-t-il déclaré.  

Ils ne seront pas présents 

Concernant les absents, la France insoumise a annoncé qu’elle ne participerait pas à la «grande marche» contre l’antisémitisme. La cause première invoquée dans le communiqué du parti de Jean-Luc Mélenchon est la présence du Rassemblement national. 

«Lutter contre l'antisémitisme et contre toutes les formes de racisme est impraticable aux côtés d'un parti qui trouve ses origines dans l'histoire de la collaboration avec le nazisme» a déclaré LFI ajoutant, «La France insoumise ne veut pas voir oublier comment l’unité du peuple, la laïcité des institutions, l’égalité en droits et en dignité des citoyens sont les conditions de la République.»

Estimant que ces conditions ne seraient pas réunies dimanche, «la France insoumise et son groupe parlementaire ne participeront pas à cette manifestation.»

Le Parti communiste français, en la personne de son leader, Fabien Roussel, s’abstiendra également de participer à la «grande marche» contre l’antisémitisme. Invité sur France2 ce mercredi, l’ancien candidat à la présidentielle a déclaré : «Au regard de son histoire, le RN n'a pas sa place dans un tel rassemblement contre l'antisémitisme. Nous ne défilerons pas avec eux». 

Pour autant, Fabien Roussel entend bien participer à sa manière à cette lutte contre l’antisémitisme. «Nous trouverons les moyens. Nous défilerons peut-être à un autre entre endroit mais pas avec eux (Ndlr. Le RN)».

Les indécis 

Si l'absence ou la présence de certains est déjà confirmée, d’autres sont encore indécis. 

Renaissance, le parti de la majorité présidentielle doit une fois encore faire face aux frondeurs. Si sur X, le parti a appelé «l'ensemble de ses adhérents et sympathisants à se joindre à la grande marche contre l'antisémitisme organisée à l'initiative de Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher», certains ont déjà annoncé qu’ils ne défileraient pas avec le RN.

C’est notamment le cas du Secrétaire général du parti, Stéphane Séjourné, qui s’il sera présent dimanche a annoncé : «Je ne défilerai pas derrière la même banderole que le Rassemblement national. En tant que Secrétaire général de Renaissance, je m'y refuse.»

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Evêques de France a annoncé mercredi que l'Eglise catholique, «sera représentée, au moins par le directeur du service des relations avec le judaïsme» lors de la grande marche contre l'antisémitisme. 

Cependant, contrairement au Crif et au président de la conférence des imams de France, Mgr de Moulins-Beaufort, n'a pas appelé les catholiques à se joindre à la marche estimant, «chaque citoyen est capable de se déterminer tout seul, je suis toujours assez réticent à donner des consignes politiques comme si les citoyens étaient des mineurs. Les catholiques sont armés pour se déterminer par eux-mêmes sur le mode d’actions qu’ils veulent avoir pour que la société résiste à ces extrêmes». 

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