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Haut-Rhin : on lui diagnostique une grippe, elle est finalement amputée de plusieurs membres

Aujourd’hui, Anaïs va mieux mais le combat continue. [Lou BENOIST / AFP]

En mars 2023, Anaïs, une femme de 34 ans habitant dans le Haut-Rhin, a attrapé la grippe A. Ce qui ne devait être qu’un simple virus s’est transformé en un véritable combat pour survivre.

Un vrai cauchemar. Alors qu’on lui a diagnostiqué une grippe, Anaïs s’est retrouvée dans le coma et amputée de plusieurs membres.

Tout a commencé en mars 2023. Selon le témoignage de son mari Davy à France 3 Grand Est, Anaïs est tombée malade et a consulté un médecin qui décèle une grippe A.

Quelques jours plus tard, l'état de la jeune femme de 34 ans s'aggrave, elle est prise d’une énorme fatigue : «Anaïs se sent fatiguée et va se coucher à 20h30, avant de se lever 50 minutes plus tard. Quand elle se réveille, elle se sent vraiment mal et veut dormir sur le canapé. Je suis alerté par cette démarche. Je vais chercher ses affaires dans la chambre à coucher et vois alors une tache de sang».

Inquiet, Davy a rapidement contacté le Samu, qui lui a conseillé de «consulter un médecin généraliste de garde à l'hôpital d'Altkirch». Il a alors emmené sa femme aux urgences, mais le médecin a été choqué de l’état d’Anaïs et de sa saturation en oxygène : «Le docteur est très étonné, car il voit un taux de 80%. La norme est habituellement comprise entre 95 et 100%, au-dessous le pronostic vital est engagé».

Deux mois en réanimation

Alerté, le médecin a requis une ambulance avec oxygène ou un SMUR (véhicule ambulancier équipé de matériel de réanimation) pour transférer Anaïs à l’hôpital de Mulhouse, plus adapté.

Après une nuit difficile, le personnel hospitalier a informé Davy que le pronostic vital de sa femme était engagé et qu’il fallait «directement l'endormir, pour faire un scanner».

Plus tard, alors que la maman d’une petite fille de 4 ans était sous respirateur, les médecins ont également annoncé à Davy qu’elle souffrait d’une «dégénérescence globale des organes». Une dégénérescence est l’altération d’une cellule d’un tissu ou d’un organe qui leur fait perdre leurs caractéristiques fonctionnelles normales, pouvant provoquer leur disparition.

«Pour les poumons, le scanner montrait une image blanche, telle la couleur d'un yaourt. Les médecins estimaient qu'il n'y avait pas de fonction pulmonaire visible. 'C'est rempli de mucosités, on ne sait pas si on arrivera à rétablir une fonction pulmonaire', qu'ils ont dit. Le médecin dit 'que les reins ont lâché, la fonction est absente, et qu'ils l'ont mise sous dialyse'. J'étais alors glacé, tétanisé», a expliqué Davy à France 3 Grand Est.

Quelques heures plus tard, Anaïs doit être assistée par un ECMO, «un appareil externe qui remplace les poumons». Face à l'aggravation de son état, les médecins décident de la placer en réanimation. 

Plusieurs complications graves

Au cours de son coma, l'état d'Anaïs ne fait qu'empirer. Elle a notamment fait une «hyper rétention d’eau» - son poids passant de 55kg à 94kg - une embolisation de la jambe droite, ou encore «une nécrose des extrémités des pieds et des mains et possiblement dans le cerveau». La jeune mère va également souffrir d’escarres sur le front et la joue, provoquées par le fait de devoir la retourner fréquemment. 

Autre complication, Anaïs a fait une «allergie importante au produit de contraste pour le scanner». «Les médecins ont dû enlever puis remettre au fur et à mesure les médicaments, pour savoir lequel posait problème. Tout en gardant les produits vitaux, allergie ou non, car il y avait des médicaments qui devaient rester», a ajouté Davy.

Enfin, en juin, Anaïs a dû être amputée des pieds, au niveau du premier métatarse. La jeune femme a subi par la suite deux autres amputations au niveau de son pied gauche, en raison d’un os douloureux puis d’une mauvaise cicatrisation.

Réapprendre à vivre

Aujourd’hui, Anaïs va mieux mais le combat continue. En effet, Davy, qui a perdu son travail à cause de ses absences, se bat pour rendre justice à sa femme : «Il faut qu'on lui reconnaisse le fait que ce soit une affection en raison de son activité professionnelle, c'est une évidence». Lorsque Anaïs est tombée malade, elle était infirmière.

«On doit aussi réadapter le logement : nous vivons dans une petite maison avec plusieurs niveaux, des escaliers. On ne prévoit pas de maison selon le handicap. Je souhaite que l'on change de regard sur le handicap, car cela peut arriver à tout le monde. Ce qui nous est arrivé est arrivé du jour au lendemain», a affirmé Davy.

D’autres fais supplémentaires sont également à la charge du couple : «Il faut payer une prothèse. Toutes ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale : c'est le cas des modèles avec des barres en métal, mais pas des modèles 'esthétiques'». Pour cela, Davy n’a pas eu d’autre choix que de créer une cagnotte, l’objectif : «vivre en ayant du bonheur».

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