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Scandale du béton dangereux au Royaume-Uni : y a-t-il un risque en France ?

156 écoles ont été partiellement ou totalement fermées pour cette rentrée scolaire en raison de la nécessité d'effectuer des travaux de rénovation. [Daniel LEAL / AFP]

La pression s'est accentuée ce lundi sur le gouvernement britannique après la fermeture de plus d’une centaine d’établissements scolaires bâtis avec un béton défectueux. Si près d’un millier d’écoles seraient potentiellement concernées au Royaume-Uni, est-ce le cas en France ?

L'inquiétude, de Londres à Paris ? La rentrée scolaire au Royaume-Uni se trouve engluée dans le scandale des écoles bâties avec un béton défectueux, avec plus d’une centaine d’établissements fermés, et des doutes sur d’autres bâtiments publics comme des hôpitaux ou des prisons. Un danger potentiel qui est en droit d'inquiéter aussi d'autres pays. Toutefois, la France ne devrait pas connaître la même problématique en raison du type de béton utilisé pour nos constructions publiques.

Le RAAC mis en cause

Et pour cause, le coupable est tout trouvé : le RAAC. Peu cher et léger, ce béton cellulaire grêlé de bulles de gaz était la star des chantiers publics au Royaume-Uni, de 1950 à 1990. Mais au bout d’une trentaine d’années, ce matériau a tendance à s’effriter. Un problème d’ampleur, donc, mais déjà bien connu dans le pays. En 2018, le gouvernement de Theresa May avait lancé une première alerte, certaines écoles commençaient alors dans de grands chantiers de rénovation. Mais pas toutes. 

L'an dernier un questionnaire a été envoyé aux 22.000 établissements scolaires du pays pour établir une photographie globale. Downing Street est alors averti : certains d'entre eux présentaient un «risque pour la vie». Cela n'a visiblement pas suffi à débloquer les financements pour effectuer les travaux nécessaires.

Un béton très peu utilisé en France

En France, si la rentrée scolaire a également été perturbée, le béton n’en est en rien le responsable. En effet, ce béton cellulaire n’est pas très utilisé pour les constructions privées (environ 5% des maisons individuelles) et plus du tout pour les constructions publiques depuis la deuxième moitié du XXe siècle, où il fait l’objet de la norme NF EN 441-7, qui a, de fait, restreint son utilisation.

Or, selon les chiffres du ministère de l’Éducation nationale, la France compte 43.904 écoles du premier degré et 7.799 établissements d’enseignement secondaire. Dans le secondaire, plus de 5% des bâtiments (collèges, lycées d’enseignement général, lycées professionnels et cités scolaires) ont été construits avant 1980, et moins de 7% datent de 2010 ou sont plus récents. Si 29% des collèges ont été construits pendant les années 1970, ce sont aussi les bâtiments les plus récents : un collège sur cinq a été construit après l’année 2000 contre 13% des lycées.

Un modèle français de financement

Par ailleurs, en France, la construction, l’extension et la réparation des établissements scolaires fonctionne sur la base d'un modèle unique, qui permet une juste répartition des investissements. Ainsi, les écoles sont gérées par les collectivités territoriales, les collèges par le Conseil départemental, tandis que les lycées sont sous la coupe du Conseil régional.

Dès lors, avec l’aide complémentaire de l’État lorsque c’est nécessaire, une majorité des établissements scolaires français se voit régulièrement rénovée et ne présente pas de danger pour les élèves, malgré quelques exceptions dans certaines villes

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