En direct
A suivre

Paris : quelles préconisations des élus pour repenser le système de santé dans la capitale ?

Le rapport de la MIE doit être à Anne Hidalgo en septembre prochain. Le rapport de la Mission d'information et d'évaluation (MIE) doit être remis à Anne Hidalgo en septembre prochain. [© THOMAS COEX / AFP]

Lancée il y a six mois, la Mission d'information et d'évaluation (MIE) consacrée à la santé à Paris peaufine désormais ses conclusions. A sa tête, son président Jean-Pierre Lecoq, maire du 6e arrondissement, plaide pour «décloisonner» et ainsi mieux répartir les prises de décision en matière de santé publique dans la région parisienne.

Qu'il soit question de santé environnementale, d'accès au soin, d'amélioration de la prise en charge médicale des femmes, des seniors ou encore des migrants... La Mission d'information et d'évaluation (MIE) consacrée à la santé à Paris – qui s'est réunie une dernière fois mi-juillet – a balayé de nombreux sujets et travaille désormais à l'écriture de ses préconisations, qui sont au nombre de 90.

«Avec 15 élus, représentants de tous les groupes [dont le président du groupe communiste Nicolas Bonnet-Ouladj ou encore le maire du 18e Eric Lejoindre, ndlr], nous nous sommes réunis tous les jeudis matins pendant des mois», détaille Jean-Pierre Lecoq, qui explique avoir procédé à «énormément d’auditions d’acteurs de la santé, aussi bien des fonctionnels que des opérationnels», «reçu deux fois Martin Hirsch [AP-HP, ndlr]», mais aussi «des infirmiers et des pharmaciens».

Le but ? Faire un état des lieux de la prise en charge médicale à Paris, mettre le doigt là où il y a des difficultés et proposer des solutions. A ce sujet, les élus ont été particulièrement ambitieux, car une grande partie des préconisations qui seront proposées par la MIE dépassent largement la compétence de la municipalité parisienne, et empiète sur les plates-bandes du ministère de la Santé et de l'Etat.

«Il y a du boulot !»

Six mois de travail, et des dizaines de visites de terrain et d'auditions... Voilà comment se résume la MIE qu'a présidé le maire Les Républicains du 6e arrondissement de Paris, qui estime désormais qu'«il y a du boulot». «Nous avons énormément de préconisations communes, mais aussi certaines "plus touchy", comme au sujet du crack, pour lesquelles il existe encore des divergences de point de vue», a-t-il concédé.

Parmi les sujets les plus importants à ses yeux, celui qui est maire du 6e depuis plus de vingt-sept ans évoque la revalorisation du salaire des infirmières, notamment pour les équipes qui travaillent de nuit, le manque de médecins, l'abandon des infirmières dans les lycées, la réduction de la pollution de l'air, la création de centres de santé ou encore l'accompagnement des personnes souffrant de maladies mentales.

L'un des points sensibles de la MIE : l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), désormais présidée par Nicolas Revel. Pour Jean-Pierre Lecoq, il faut «revenir à la gouvernance ancienne de l’AP-HP», avec le retour à un «conseil d’administration dans lequel élus, personnels et syndicats seraient largement représentés» plutôt qu'à un «conseil de surveillance dans lequel il n'y a pas d’élus». Et d'affirmer : «il faut que le maire de Paris soit président du conseil d'administration» et «pas du conseil de surveillance, dans lequel, aujourd'hui, Anne Hidalgo a très très peu de pouvoir».

Concernant le sujet plus clivant de la prise en charge des toxicomanes, accros au crack, le président de la MIE confie que si tous les élus sont d'accord pour dire qu'il faut faire quelque chose, tous ne sont pas d'accord sur le "comment". «Sur le crack, on pense que tout reste à faire. Il faut qu'un triptyque Etat-Région-Ville se mette en marche de fonctionnement [...] de façon dépassionnée», avance-t-il.

Lui plaide pour une politique menée par l'Etat qui consisterait «à lutter plus efficacement contre les filières» d'un côté et «à créer des centres médicaux répartis dans tout Paris et en Ile-de-France, de préférence dans les zones dites "non denses" en 3e voire 4e couronne» de l'autre. «Il faudrait aussi des consultations organisées directement dans les hôpitaux avec des lits de suite, suivies d'une cure médicale [...] Il y a des solutions qui peuvent être trouvées», selon lui.

Le rapport remis en septembre

Si les élus de la MIE se sont réunis une dernière fois le 13 juillet dernier, ils doivent encore se mettre d'accord sur ces sujets, afin de finaliser la rédaction des 90 préconisations d'ores et déjà imaginées. Et ce, avant septembre, date à laquelle le rapport sera officiellement remis à Anne Hidalgo.

Il faudra ensuite attendre le débat organisé au sujet de la santé à Paris, prévu pour le Conseil de Paris du mois d'octobre. «Ce sera un débat sans vote, mais lors duquel chacun pourra s'exprimer», se félicite Jean-Pierre Lecoq. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités