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Présidentielle 2022 : face à Marine Le Pen, le «front républicain» fonctionnera-t-il encore ?

Avec la nouvelle qualification de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, la quasi-totalité des responsables politiques se sont associés pour appeler à la combattre. Le «front républicain» semble donc se remettre en place, mais est-il vraiment efficace ?

Anne Hidalgo (PS), Yannick Jadot (EELV), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Fabien Roussel (PCF) et Valérie Pécresse (LR), tous vaincus lors du premier tour, ont chacun appelé à voter Emmanuel Macron lors du second. Certains en le soutenant directement, d’autres non.

En considérant les précédentes échéances, lorsqu’il s’agissait d’une élection présidentielle (en 2002 avec Jean-Marie Le Pen et en 2017 avec Marine Le Pen), force est de constater que cette alliance de circonstance avait atteint son but. Les électeurs, qu’ils aient agi de leur propre volonté ou suivi les consignes données par leur leader politique, avaient permis à Jacques Chirac (82,21%), puis Emmanuel Macron (66,1%), de s’imposer largement.

Suffisamment de réserve de voix à Marine Le Pen pour y faire face ?

Cette année, la chose semble nettement moins évidente. Les sondages du deuxième tour montrent un écart extrêmement faible entre le président sortant et sa concurrente. Certains affichent même un duel à 51%-49%.

La défiance contre le président sortant pourrait en effet pousser certains Français habituellement sensibles aux arguments du front républicain (le traditionnel «barrage à l’extrême-droite») à passer outre et à voter pour la candidate RN, dans le seul but de faire tomber Emmanuel Macron. C’est le cas par exemple des électeurs de La France insoumise, dont plusieurs enquêtes montrent qu’ils sont plus de 20% à envisager ce scénario. Ils seraient un peu moins de 30% à se reporter sur le chef de l’Etat sortant (et la moitié à vouloir s’abstenir).

Marine Le Pen bénéficie de plus, cette année, d’une réserve de voix pouvant faire face au bloc constitué contre elle. Les sympathisants d’Eric Zemmour, de Nicolas Dupont-Aignan, d’une partie des Républicains, et donc des anti-Macron de gauche sont susceptibles de s’ajouter aux Français ayant voté pour elle au premier tour.

Par ailleurs, l’image plus lisse affichée par la candidate RN depuis cette campagne pourrait lui permettre de susciter une aversion moins vive de la part de ses opposants. Ceux-ci parviendront-ils à mobiliser suffisamment autour d’eux, pour constituer un réel mouvement populaire ? Ce front républicain version 2022 ne sera-t-il pas seulement politique ? Premières réponses durant l’entre deux tours, avant celle, finale, du dimanche 24 avril à 20h.

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