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Présidence française de l'UE : ce qu’il faut retenir des annonces d’Emmanuel Macron

Alors qu’au plan national le débat politique se concentre sur la présidentielle 2022, Emmanuel Macron, pour sa deuxième conférence de presse du quinquennat, s’est plutôt tourné, ce jeudi 9 décembre, vers ses priorités pour la présidence française du Conseil de l’Union européenne.

Face à une centaine de journalistes accrédités, dont un tiers de la presse étrangère, le Président de la République a ainsi détaillé, depuis le Palais de l’Élysée à Paris, les objectifs de cette présidence qui portera la devise suivante : «relance, puissance, appartenance».

Une responsabilité que la France devra du reste assumer dès le 1er janvier 2022, pour une durée de six mois.

Voici ce qu'il faut retenir des priorités tracées par le chef de l'Etat.

Réforme de l’espace Schengen

Il y a quatre ans, lors de son mémorable discours de la Sorbonne, Emmanuel Macron avait jugé l’Union européenne «trop faible, trop lente et trop inefficace». Aujourd’hui, «l’Européen convaincu» qu'il est affirme son souhait de «passer d’une Europe de coopération à l’intérieur de nos frontières à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine et libre de son destin».

Durant cette conférence de presse, le chef de l’Etat a ainsi fait savoir que le premier objectif de Paris sera de réformer l’espace Schengen afin de permettre à l’Europe de devenir davantage souveraine et capable de contrôler ses frontières.

«Nous initierons une réforme de l'espace Schengen autour de deux priorités» : le «pilotage politique de Schengen» et la «création d'un mécanisme de soutien d'urgence aux frontières en cas de crise», a-t-il annoncé.

Sur la question migratoire, le chef de l'État a insisté sur la nécéssité d'«harmoniser nos règles, en particulier en matière d'asile».

Une défense européenne renforcée

Le Président de la République a également exprimé son souhait de développer une défense européenne et «définir une souveraineté stratégique européenne pour ancrer que nous, Européens, que nous soyons membre de l’Otan ou pas, nous avons des menaces communes et des objectifs communs».

Un service civique européen de six mois

Autre point abordé par Emmanuel Macron ce jeudi : le service civique européen.

Le président de la République a affirmé vouloir mettre en œuvre un véritable «service civique européen» de six mois pour les moins de 25 ans, après avoir déjà élargi le programme Erasmus «aux apprentis» et «doublé le nombre de bénéficiaires». 

«Allons plus loin et réfléchissons à un service civique européen de six mois ouvert à tous les jeunes de moins de 25 ans pour un échange universitaire ou d'apprentissage, un stage ou une action associative», a souhaité le chef de l'Etat.

Une politique africaine accrue

Le quatrième objectif pour Emmanuel Macron, et pour la France, durant les six premiers mois de 2022 sera de «protéger notre voisinage». Cette protection passera par une politique africaine qui contribuera à diminuer les flux migratoires vers l’Europe.

Pour cela, le Président de la République propose un sommet entre l’Union africaine et l’Union européenne en février afin de redéfinir les relations, refonder un new deal économique avec l’Afrique et identifier les enjeux éducatifs et écologiques du continent africain.

Un sommet EXCEPTIONNEL en mars

Le chef de l’Etat souhaite marquer le coup avec cette présidence tournante. Il veut que celle-ci soit une occasion d’imaginer un nouveau modèle de croissance européen. Pour cela, Emmanuel Macron donnera rendez-vous aux 27 chefs de gouvernement en mars prochain, en France, afin de réfléchir à ce modèle et faire de l’Europe un grand contient de création, d’innovation et d’emplois.

Lutte contre le réchauffement climatique

À propos du climat, le Président veut «synchroniser les agendas de lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la biodiversité». Son objectif consiste à faire de l’Europe une puissance du numérique tout en étant «responsable».

Emmanuel Macron a aussi évoqué son projet de «mécanisme d’ajustement carbone aux frontières», une taxe carbonne européenne qui doit  «compenser le différentiel entre les exigences de décarbonations des industries européennes» et les produits importés par l'UE.

Il a enfin fait part de sa volonté de faire «avancer les négociations sur la mise en place d’un instrument européen de lutte contre la déforestation importée».

Cet instrument «visera à interdire l'importation dans l'Union européenne de soja, boeuf, huile de palme, bois, cacao, café, quand ils contribuent à la déforestation dans leurs pays de production», a déclaré le chef de l’Etat.

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